- Titre(s) : SangDragon
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Bédu
- Coloriste(s) : Cerise
- Editeur(s) : Dupuis
- Collection : Tous publics
- Parution : Février 2024
- Prix : 18,95 €
- EAN : 9782800170916
Au royaume d’Ergwad, le souverain Arthmel rend son dernier souffle sans avoir eu le temps de tout révéler à sa fille, Hélia, sur son passé. Cette dernière subit alors le retour immédiat de son frère aîné, le prince Oghor, s’apprêtant à monter sur le trône. Aussi, lorsqu’une pierre mystérieuse la rend responsable du réveil d’un dragon qui pourrait s’en prendre à son peuple, elle est emprisonnée par son propre frère. Il en profite aussi pour la soupçonner d’avoir empoisonné leur père. Accusée à tort et soucieuse de son mystérieux pouvoir, Hélia parvient à s’évader et part sur la terre des dragons, à la quête d’une solution et de réponses sur son propre destin…
Au XXIe siècle, on a surtout connu Bédu pour son association avec Raoul Cauvin sur la série Les Psy. Le docteur Médard et ses confrères étant à désormais à la retraite, c’est loin des illuminés et du monde contemporain que l’on retrouve l’auteur à travers SangDragon. Cet album renoue avec l’époque médiévale de sa série Hugo, réalisée dans la seconde moitié des années 1980. L’ambiance de cette nouvelle série est néanmoins plus adulte, tous publics dans l’esprit, mais empreinte d’une dramaturgie épique. Au bestiaire, impressionnant et graphiquement inspiré, fidèle à l’heroic fantasy, s’ajoute une jeune princesse attachante et des moments d’humour, l’une des nombreuses bonnes trouvailles étant le langage singulier des Khtolls. La morale finale est également bien pensée. Pour le reste, mention spéciale aux paysages et décors soignés ainsi qu’aux couleurs de Cerise, qui nous maintiennent chez Dupuis dans un esprit plus proche de Johan et Pirlouit que d’une série d’action plus criarde et décousue. Ici, le texte comme le dessin restent élégants et fluides, et le format généreux met en valeur tout le travail de l’auteur, ponctué de plusieurs grandes cases mémorables.
Bédu aurait pu prendre une retraite bien méritée comme les Psy ; au lieu de ça, il nous livre un album ambitieux et convaincant jusqu’au bout. Son histoire de dragon ne devrait pas déchaîner le feu des critiques.
Nicolas Raduget
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