
© 2018 Casterman
Titre : San-Antonio chez les Gones
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Michaël Sanlaville
Éditeur : Casterman
Parution : Mars 2018
Prix : 16€
Alexandre-Benoît Bérurier en maître des écoles, ce n’est pas vraiment crédible en regard de la pédagogie qu’il s’emploie à développer à coup de « kil » de Beaujolais et de parties de belote auprès des enfants. Mais c’est pourtant ce que le commissaire San-Antonio a décidé de mettre en place pour son opération d’infiltration suite à la disparition de deux élèves et au meurtre d’un professeur dans la petite commune de Grangognant-au-Mont-d’Or située à une trentaine de kilomètres de Lyon. Il est persuadé que, de cette manière, il trouvera les coupables. Et son idée ne met pas longtemps à porter ses fruits. En effet, cliché coquin découvert dans le « cartiche » d’un môme et rendez-vous galant avec la jeune et séduisante institutrice Rosette arrosé à la grenade lui donnent finalement raison. Une enquête chez les Gones qui réserve à San-A et son second bien des surprises !
Loin d’être le premier des San-Antonio, San-Antonio chez les Gones l’est néanmoins en bande dessinée. En effet, il s’agit du 51ème titre de la série de romans créée par Frédéric Dard qui en compte 174, publiés de 1949 à 2001, sans compter ceux écrits par son fils Patrice après la mort de son père. Ce qui porte le total à 185. Il faut avouer que cette adaptation est tout ce qu’il y a de plus casse-gueule, étant donné la truculence des dialogues où les néologismes, calembours, contrepèteries et autres en sont le fonds de commerce, ainsi que le rythme très soutenu de la narration. Faisant fi de cela ou plutôt s’en délectant, Michaël Sanlaville (Lastman) s’est lancé dans cette entreprise corps et âme afin de remettre au goût du jour ces lectures qui ne l’ont jamais quitté depuis les bancs d’école. D’ailleurs, il a toujours un San-Antonio dans son sac-à-dos encore aujourd’hui. Le résultat ? Vous allez adorer ! L’auteur, un vrai « Gone » (môme dans l’argot lyonnais), a pris la liberté de projeter l’action de Grangognant-au-Mont-d’Or dans la campagne où il a grandi afin de rendre un double hommage à son enfance et à San-Antonio. Comme s’il était à la maison ! Le lecteur entre très rapidement dans le récit et se régale du début à la fin grâce à un dessin aussi truculent et sexy que les dialogues – parfois grivois – mais aussi via un découpage et des cadrages hyper-dynamiques sans oublier bien sûr cette mise en couleurs très « pop culture » qui dépoussière le classique. Ça pète littéralement ! Et vous croiserez quelques « guests » comme Gérard Depardieu, Éric Zemmour ou encore Marianne et Adrian Velba de Lastman judicieusement glissés dans les cases. Au fait, Mic, si tu as le « 06 » de Rosette, tu me le files en MP steuplait !
Une véritable réussite ! Et « j’sais c’que j’cause » !
Stéphane Girardot
Réagissez !
2 Responses to “San-Antonio #1”
25 novembre 2019
Lastman #11 - La Ribambulle[…] qui ! Pour faire simple, Balak (Les Kassos), Bastien Vivès (Une soeur) et Michaël Sanlaville (San-Antonio) nous en mettent une nouvelle fois plein les mirettes. Le rythme narratif imposé depuis onze tomes […]
10 décembre 2019
Lastman #12 - La Ribambulle[…] des façons. En effet, Bastien Vivès (Petit Paul), Balak (Les Kassos) et Michaël Sanlaville (San-Antonio) sont encore et toujours au rendez-vous et livrent un final qui tabasse un max, suivi d’un […]