• Titre(s) : Shun et la chaîne du souvenir
• Scénariste(s) : Arnaud Dollen
• Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Jérôme Alquié
• Editeur(s) : Kana
• Collection : Classics
• Parution : Septembre 2023
• Prix : 13,95 €
• EAN : 9782505088356

Chronos a été berné par Zeus. Ce dernier n’a pas tenu sa promesse d’intégrer le dieu du temps parmi les Olympiens s’il empêchait l’Ultime Éclipse. De fait, Chronos est plus déterminé que jamais à forger l’Horloge de l’Apocalypse. Pour cela, il a besoin qu’Héphaïstos en forge les rouages en orichalque avec le Feu Sacré de l’Olympe, celui-là même que Prométhée a volé pour le donner aux humains, un acte qui explique pourquoi le Titan est enchaîné au Pilier de la Création sur le mont Caucase. C’est d’ailleurs là que Chronos se rend pour demander à Prométhée de lui révéler où est caché ce dont il a besoin. En paiement de son aide, le Titan exige d’être libéré des chaînes qui l’entravent. Cette tâche d’apparence simple se veut compliquée lorsque l’on sait qu’elles sont identiques à celles de l’armure d’Andromède portée par Shun. Chronos est donc obligé d’en percer le secret pour accomplir son œuvre. Au moment opportun, il charge son Heure Arctos du Kelpie de récupérer l’armure de bronze fraîchement ramenée à la vie par Mû après la bataille des douze maisons du zodiaque. Une nouvelle bataille débute à Jamir pour Seiya, Shun, Shiryû et Hyôga qui ne sont pas totalement remis de leurs blessures.

Dans la lignée du premier tome, Shun et la chaîne du souvenir est en tout point excellent. Arnaud Dollen et Jérôme Alquié proposent une nouvelle fois un récit très réfléchi, réussi et toujours parfaitement bien intégré dans la « time line » de la création du maître Masami Kurumada. Précisons qu’ici nous sommes entre l’arc du Sanctuaire et celui de Poséidon. Centrée sur Shun, l’histoire est prenante et exploite les moindres espaces scénaristiques laissés libres par le mangaka, comme, par exemple, en expliquant la longueur plus importante de la dernière heure de la bataille du Sanctuaire par l’intervention de Chronos ou encore en créant un lien entre Aphrodite, Chevalier d’Or des Poissons, et Eastre de la Walkyrie. Le scénario est truffé de petites inventions très cohérentes avec l’univers, dont une inédite : Chronos crée les armures de ses heures, leptas et Stigmas, et s’appuie non seulement sur la mythologie grecque – pour Prométhée – mais aussi sur celles d’autres cultures. Ainsi, les personnages choisis par Arctos du Kelpie pour récupérer l’armure d’Andromède trouvent leurs origines dans la légende amérindienne de la Femme-Bison pour Ophialtès du Tathanka, dans la légende nordique de la Walkyrie pour Eastre de la Walkyrie et celle vaudou du Kalfu en ce qui concerne Spondé du Kalfu. Graphiquement, Jérôme Alquié poursuit la masterclass débutée dans le tome précédent. Les scènes de combat sont juste incroyables, tout comme les chara designs. L’ensemble de la prestation est parfait et donne l’impression de suivre l’animé posé sur papier, quand chacun appréciera à sa juste valeur les fiches sur les armures présentes en fin d’album. En sus de la version classique, les éditions Kana proposent une version luxe en grand format comprenant un livret collector de 14 pages sur les coulisses de la création, une « Side Story » de 8 pages et surtout deux pages de bande dessinée supplémentaires, ajoutées au récit, qui détaillent le background d’Ophialtès, un petit bijou présenté dans un fourreau représentant le coffre de l’armure de Shun.

La passion pour l’œuvre de Masami Kurumada se ressent à chaque trait, chaque dessin, chaque case, chaque planche. C’est du très très grand art !

Stéphane Girardot