Titre : Les Colonnes de Garuda
Idée originale – Storyboardeur : Olivier Vatine
Scénariste : Dobbs
Dessinateur – Coloriste : Didier Cassegrain
Éditeur : Comix Buro
Parution : Septembre 2020
Prix : 14,50€
Sur les terres de Holmgaard, chaque espèce animale a son royaume et vit loin des humains. L’histoire débute à Valencyre et c’est ici, au royaume des plantigrades, que survient l’impensable. En effet, un enfant humain, mort-vivant de surcroît, est retrouvé échoué sur la plage. Nommé Ifrit, il annonce avoir été ramené à la vie par Kalygaryd, la nécromancienne que tous les animaux pensaient disparue. C’est pour tirer cette affaire au clair qu’Artus, le roi des ours, envoie son fils Kodiak et une poignée de braves prendre la mer vers les terres australes par la voie la plus directe, celle qui passe par les colonnes de Garuda.
« Elle… celle qui a épousé les ténèbres. Celle que l’on nomme Kalygaryd. »
Avec un tel trio d’auteurs, l’attente envers cette série était grande, trop grande peut-être pour pleinement apprécier ce premier tome à la première lecture. Série revendiquée par l’éditeur comme un mélange entre Blacksad et Game of Thrones, il faut bien admettre que de ce point de vue Sa majesté des ours est décevant. L’histoire est en effet plus proche d’un savant mélange des récits de Homère et de Tolkien avec un petit côté Quête de l’oiseau du temps ou encore Zelda: Breath of the wild, qui sont quand même de bonnes références. Observons la couverture d’abord, magnifique mais peu représentative de l’histoire. La couverture alternative de l’édition CanalBD est de ce point de vue bien plus pertinente. Niveau scénario, les événements se mettent en place et l’action débute rapidement. Cet album n’est pas un simple tome de mise en place et c’est appréciable. Le scénario ouvre plusieurs pistes et ne devrait pas s’attarder uniquement sur le périple de Kodiak, du moins espérons-le. Du côté des dessins, le parti pris de Didier Cassegrain ne plaira pas à tout le monde. Les cous allongés des personnages pour les « humaniser » sont déroutants et il faut un moment pour s’y faire. Même Ifrit l’humain a parfois un cou trop allongé pour être normal. L’autre élément surprenant est la palette de couleurs choisie. Plutôt pastel, voire terne parfois, la mise en couleur permet à l’ouvrage d’avoir une atmosphère spécifique, comme entourée de brumes. La lecture à la lumière naturelle est donc le meilleur moyen d’observer la qualité de cette colorisation qui permet d’apporter tout à la fois une texture aux bois et un grain aux pierres. La gestion des effets de lumière est également remarquable. Si ce n’étaient ces cous trop grands, le plaisir des yeux serait presque total. Reste à voir dans les prochains tomes si cette série peut rivaliser avec les plus grandes bandes dessinées d’heroic fantasy ou si elle sera une simple série de plus dans le genre.
Un début de série fort sympathique au parti pris graphique original. L’histoire ne révolutionne pas le genre mais a un vrai potentiel. Une série à suivre.
Christophe Van Houtte
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