- Titre(s) : Les Reliques des morts vivants
- Scénariste(s) - Dessinatrice(s) - Coloriste(s) : Mélissa Morin
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Mars 2024
- Prix : 19,00 €
- EAN : 9782203254893
Un renard en plein milieu de la route provoque l’accident coûtant la vie aux parents de Thomas et amenant à la disparition du corps de sa sœur Barbara. Le jeune garçon, quant à lui, s’en sort miraculeusement indemne mais ne prononce plus un mot depuis l’événement. Dans le foyer où il est placé, il ne s’exprime plus qu’en faisant des rots. Les enfants disent qu’il est « rotophone » et tous l’appellent Torot par rapport à cela, et non par rapport au fait qu’il porte en permanence un casque à cornes. Cependant, au cours d’une sortie au zoo, tout va changer. Alors qu’il est percuté par un bouc, il se met à jurer. Sa langue se délit et il invite Eliott, Florian, Robin et Virgile à jouer avec lui au jeu des morts vivants. Avant toute chose, ils doivent trouver les cinq reliques des morts vivants laissées par cinq gardiens : la coquille d’escargot, la plume de merle, le nid d’abeilles, la mue de serpent et la dent de renard. Marianne, la nièce de la directrice de l’orphelinat, amie avec Thomas depuis son arrivée, se joint à eux car elle est essentielle pour trouver l’arbre-sorcière qui permet de pénétrer dans le monde invisible de Tiketone et ainsi de commencer le jeu. Thomas est-il fou ou détient-il un pouvoir réel et particulier ?
Ce premier tome est une très bonne introduction à l’univers créé par Mélissa Morin (Céphéide) et il ne manque pas d’originalité tant au niveau du récit que graphiquement. D’ailleurs, l’autrice plante rapidement et très brutalement le décor avec un accident mortel qui traumatise Thomas et l’enferme dans son mutisme. S’ensuit une présentation par étape, très judicieuse, du jeu ouvrant sur le monde invisible de Tiketone dont Barbara, la sœur disparue du jeune garçon, semblait maîtriser les règles. Même si de nombreux éléments sont dévoilés et permettent de comprendre le processus dicté par Thomas, il n’en reste pas moins que plusieurs questions nous viennent à l’esprit : Thomas pense-t-il vraiment retrouver sa sœur dans un des royaumes de Tiketone ? Pourquoi a-t-il besoin de plusieurs compagnons de jeu alors qu’au début du récit ils n’étaient que deux à jouer ? Et puis il y a cette étrange ressemblance entre Marianne et Barbara ! Ainsi, sous couvert du fantastique, Mélissa Morin aborde les traumatismes causés par les accidents, l’acceptation de l’autre, la maltraitance ou encore les relations entre ados. Il faut avouer que nous sommes emballés par cette mise en bouche et, de fait, très impatients de lire la suite. En ce qui concerne la partie dessinée, si le trait est très agréable à l’œil, c’est la palette de couleurs pleine de peps et sortant de l’ordinaire qui fait la différence, de même que les onomatopées et certains textes qui flottent/volent dans les planches et exacerbent les ambiances extraordinaires du récit.
Un tome de mise en situation très réussi pour cette trilogie dont la suite, L’Ecole de la nuit, prévue pour la rentrée 2024, promet déjà d’être fort intéressante.
Stéphane Girardot
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