Titre : Le Cargo Maudit
Scénariste : Mark Waid
Dessinateur : Chris Samnee
Coloriste : Jordie Bellaire
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Mai 2013
Prix : 13,95€
Pilote casse-cou et téméraire, Cliff Secord est aussi l’heureux possesseur d’un jet dorsal expérimental « emprunté » à l’armée. Grâce à lui, Cliff est devenu le héros connu sous le nom de Rocketeer. Ses prouesses et son audace, en ces temps de troubles en Europe, en ont fait une idole. Mais la réalité se rappelle à lui quand des criminels ramènent une étrange cargaison à Los Angeles. Le cargo en question arrive en effet d’une île mystérieuse appelée Skull Island, la même qui aurait hébergé un gorille géant présenté à New York quelques années plus tôt…
Cette première série traduite à remettre en scène Rocketeer depuis le décès de Dave Stevens, son créateur, en 2008, n’est heureusement pas un énième relaunch. Le prolifique Mark Waid poursuit simplement ses aventures en conservant le ton humoristique et le rythme feuilletonesque qui avait fait sa réputation. Car le héros, apparu en 1982, avait fait une entrée remarquée dans le monde du comics. Hélas, son rythme de parution, irrégulier, et les soucis financiers des premiers éditeurs n’ont jamais vraiment premier à la série d’avoir un support à sa hauteur, même après la sortie au cinéma en 1991 d’une adaptation assez fidèle, réalisée par Joe Johnston (Captain America : First Avenger), bien reçue par les critiques mais boudée par le public. Les fans ont dû attendre 2011 et Rocketeer Adventures pour retrouver Cliff dans une vingtaine de très courtes histoires en 8 planches, un format assez frustrant puisque chaque numéro était repris par des auteurs différents. Ce nouveau projet éditorial, rapidement édité par Delcourt, offre enfin un bel écrin. Le scénariste s’amuse clairement à écrire un récit à l’ancienne, hommage aux pulps dans son rythme soutenu et ses rebondissements incessants. Mais la découverte vient du talent graphique de Chris Samnee. Le dessinateur impressionne par son approche des années 40 et une esthétique à la fois proche du style de Dave Stevens et totalement personnelle. Dans la veine d’un Darwyn Cooke ou d’un Tim Sale, il use d’un encrage épais et d’une utilisation des ombres parfaits.
Un retour pas si attendu qui se révèle pourtant terriblement excitant !
Arnaud Gueury
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