© 2018 Editions Delcourt

Titre : Villa Borg
Scénariste : Rodolphe
Dessinateur : Louis Alloing
Coloriste : Drac
Éditeur : Delcourt
Collection : Machination
Parution : Février 2018
Prix : 14,50€

Lorsqu’une petite famille découvre un corps en décomposition sur le littoral, la police belge n’est pas la seule à s’en émouvoir. Même la CIA semble s’intéresser au cadavre anonyme et aux belles villas de la ville balnéaire où il s’est échoué. En effet, une fois encore, Robert Sax est entraîné dans cette sombre affaire par la charmante Carol Barlow, qui souhaite se faire passer pour sa femme lors d’un séjour sur place. Enthousiaste à l’idée de jouer les époux jusque dans ses devoirs conjugaux, le garagiste dilettante va déchanter quand sa mission d’infiltration va réellement débuter…

« Carol, mon délicieux major, revenait donc en Belgique ! Une nouvelle mission l’y appelait, et elle voulait en profiter pour me revoir ! Elle avait quelque chose à faire sur la côte et proposait qu’on se retrouve là-bas… »

Grâce à cette sympathique série au charme rétro, Rodolphe brode une aventure agréablement surannée, dont la légèreté s’accommode parfaitement du style graphique de Louis Alloing, hommage à la ligne claire. Bien sûr, les hermétiques au genre ne seront pas touchés par ce titre, mais les autres devraient apprécier l’effort pour restituer une époque où les belles américaines et les chapeaux feutre étaient le comble de l’élégance, tandis que l’espionnage, les actes de trahison et les mensonges nourrissaient les faits divers de façon moins honorable. Une ambiance parfaitement retranscrise par le scénario et le dessin, mais aussi par les couleurs. Mais Robert Sax n’est pas juste un hommage ou une oeuvre nostalgique, puisque Rodolphe s’amuse à imaginer son personnage principal de façon inhabituelle, à la fois désinvolte, dragueur, sympathique mais pas héroïque. A l’instar de sa posture sur la couverture, il suit davantage l’action qu’il ne la provoque, et ça change.

Une série « fifties » pas si conventionnelle qu’on pourrait le croire.

Arnaud Gueury