Titre : Les Terres mortes
Scénariste – Dessinateur : Augustin Lebon
Scénariste – Storyboardeuse : Louise Joor
Coloriste : Hugo Poupelin
Éditeur : Casterman
Parution : Mai 2017
Prix : 15,50€
Septembre 2068. Les frontières de l’Europe n’existent plus et l’ensemble est devenu un immense désert agricole composé de champs de céréales transgéniques. La multinationale Diosynta exploite 90% de ces terres sous la protection des Forces de Sécurité Interieures, qui n’hésitent pas à utiliser les armes pour faire respecter l’ordre ainsi établi. La population, atteinte de malnutrition, de famine et de maladies génétiques, vit aux abords des champs et ne compte que sur les aides humanitaires pour survivre. Cependant, la lutte contre le système s’organise. Il y a d’un côté les « Fils de Gaïa », qui privilégient les coups d’éclats armés, et de l’autre un vaste réseau clandestin appelé la « Résilience » dont le but est de distribuer des semences afin de réapprendre à travailler la terre sainement. Dans ce contexte, Adam et Agnès décident de devenir des résilients suite à la mort des parents du jeune homme lors d’une opération du réseau. Mais très rapidement, ils sont séparés par les F.S.I. qui forcent Adam à intégrer une cité agricole.
Résilience est une dystopie – inquiétante et glaçante – en même temps qu’un diptyque dont ce premier tome pose les bases. Augustin Lebon (Le Révérend) les met d’ailleurs habilement en place et bien plus encore, avec la participation de Louise Joor (Kanopé) à la fois au scénario et au storyboard. Et cela fonctionne parfaitement bien dans le sens où ce futur dans lequel nous plonge l’auteur prend ses sources dans notre propre ère où les OGM, la malbouffe et les multinationales qui font la pluie et le beau temps existent déjà. Cette fiction qui pourrait être le prolongement de notre présent pousse de fait au questionnement sur le devenir de l’agriculture, de notre alimentation et plus globalement sur l’industrialisation à outrance. Des thématiques très intéressantes intégrées dans un récit où les personnages sont bien travaillés. Si les positions d’Adam sont claires, en ce qui concerne Agnès et Ellen il y a quelques zones d’ombre qui promettent quelques surprises pour la suite. Graphiquement, Augustin Lebon illustre lui-même la série d’un trait dynamique. Une prestation de qualité parfaitement rehaussée par la mise en couleurs d’Hugo Poupelin (Gergovie) qui retranscrit au plus juste les différentes ambiances pesantes présentes au fil des planches.
Une entame de diptyque qui donne envie de lire la suite très rapidement.
Stéphane Girardot
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