Titre : La République du catch
Scénariste – Dessinateur : Nicolas De Crécy
Éditeur : Casterman
Collection : Univers d’auteurs
Parution : Avril 2015
Prix : 20€
Mario est un être frêle et peureux qui possède une boutique héritée de ses parents où il vend des pianos. Il ne vit que pour cela et seul un manchot muet vient distraire sa triste vie au quotidien. En fait, l’animal est son unique ami et s’exprime quant à lui exclusivement à travers la musique. Cependant, Mario a une famille mais elle est peu recommandable. Moins il la voit mieux il se porte. En effet, elle est composée de mafieux qui dirigent, entre autre, la République du catch dont tous les membres sont à sa solde. Parmi eux, Bérénice a touché le coeur de Mario. Le problème est qu’elle sort avec le plus bel homme que compte la guilde des combattants : Arès. Lorsque son neveu Enzo, un surdoué enfermé dans un corps de bébé, lui propose une mission pour la Famille, Mario voit alors l’occasion pour lui de prouver enfin sa bravoure et ainsi conquérir le coeur de la belle catcheuse. Or les intentions du chef de clan à l’égard de son oncle sont bien plus sombres qu’elles n’y paraissent.
La République du catch constitue un évènement à double titre dans la monde de la bande dessinée. D’une part, cet album marque le retour de Nicolas De Crécy (Léon la came) et de son univers. D’autre part, le projet fait suite à une commande de la revue japonaise Ultra Jump afin d’en réaliser une prépublication. Cette dernière a eu lieu d’août 2014 à mars 2015. Ce qui en soit est un fait rare dans le monde du 9ème Art. Il en résulte ce colossal manga de plus de deux cent pages édité simultanément par les éditions Casterman en France et la Shueisha Publishing au pays du soleil levant mi-avril. Un exercice de style – réussi – où l’auteur montre une impressionnante capacité d’adaptation et d’assimilation des codes du manga. De fait vous prendrez un réel plaisir à lire ce polar à l’humour noir inhérent à la production de Nicolas De Crécy. Où les mafieux (en référence aux yakuzas) auront bien du mal à se débarrasser de Mario et ses amis fantômes (un clin d’œil aux yōkais de la culture nippone) malgré une équipe de catcheurs puissants (en hommage à ceux qui sont considérés comme des Dieux au Japon : les sumos). Une histoire prenante qui aborde finement de nombreux thèmes sociétaux avec en filigrane une histoire d’amour qui valse sur les mélopées magiques et improbables d’un manchot mélomane. Et il ne serait pas étonnant de retrouver l’ensemble des personnages dans une suite – en regard du cliffhanger final – où le paradoxal Enzo mettrait à exécution sa froide vengeance. (Á suivre) ……
Un manga qui plaira aux amateurs du genre ainsi qu’aux fans de l’auteur qui retrouveront son style si personnel.
Stéphane Girardot
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