
© 2021 Dargaud
Titre : Sui Juris
Scénariste : Fred Duval
Dessinateur – Coloriste : Emem
Éditeur : Dargaud
Parution : Septembre 2021
Prix : 14,50€
Terre, 2104. L’expédition Renaissance, organisée par une fédération de civilisations extraterrestres nommée le Complexe, est parvenue en vingt ans à enrayer le désastre écologique qui menaçait l’humanité. Tout n’est pas encore réglé, certains problèmes nécessitant encore l’intervention des visiteurs, mais l’avenir s’annonce meilleur en leur présence. Toutefois, certains voient toujours Renaissance d’un mauvais œil, contestataires et terroristes font encore parler d’eux, malgré la création d’une communauté autonome reconnue en Patagonie. L’attaque sournoise et meurtrière de la cité Australis, bâtie près d’un récif de corail restauré, met le feu aux poudres. Swänn, à qui sa planète manque, mène l’enquête. De son côté, Hélène découvre fortuitement une information capitale à même de remettre en question la participation du Complexe…
« Aucune planète ne pourra financer Renaissance si vous quitter le navire. Votre départ condamnerait la mission et donc les Terriens.
– Nous reviendrons dans deux siècles, ils se seront calmés.
– Ou ils seront éteints, ce qui, je vous l’accorde, revient au même… »
Après un premier cycle extrêmement plaisant, on se demandait sans doute un peu comment les auteurs feraient rebondir leur récit pour continuer de captiver. Hé bien, avec un nouvel angle de vue, ce retour est une pure réussite. Fred Duval abandonne l’arrivée des extraterrestres pour faire un bond dans le temps et s’intéresser aux conséquences de leur présence sur Terre, exploitant à nouveau les alliances fragiles au sein de Complexe, tiraillé entre avidité et dévouement sincère, et imagine les différents ressentis face à ces envahisseurs omniprésents. Ses personnages ont ainsi vieilli et changé, leurs failles permettant une fois encore de s’y attacher. Entre non-dits, mensonges et secrets, ce nouveau cycle démarre très bien et se lit avec une grande facilité. Les merveilleuses idées de son scénariste permettent à Emem d’imaginer un univers encore plus foisonnant de mélange d’influences, l’architecture devenant un vieillissement de notre civilisation modifié par les apports du Complexe. Les trouvailles graphiques sont donc elles aussi nombreuses et donnent à la série un cachet unique qui la rend incontournable.
Une œuvre d’anticipation fabuleusement inventive.
Arnaud Gueury
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