
© 2019 Dargaud
Titre : Interzone
Scénariste : Fred Duval
Dessinateur – Coloriste : Emem
Éditeur : Dargaud
Parution : Septembre 2019
Prix : 14,50€
Après avoir voté pour aider les Terriens avant leur extinction, les représentants du Complexe, une union de civilisations évoluées, ont envoyé Renaissance sur leur planète. Mais leur arrivée soulève autant d’espoirs que d’inquiétudes, la situation étant particulièrement tendus sur Terre. Les différences culturelles et quelques problèmes de communication font parfois s’envenimer les rapports. Swänn et Sätie, un jeune couple venu de Näkän, cherche pourtant à améliorer les choses, comme soigner les malades ou stopper les incendies des puits de pétrole. Au sein même du Complexe, rien n’est simple, certains voulant tirer profit de leur aide généreuse…
« Je parie que les Torghons ont déjà évalué les ressources des océans… Quant aux Skuälls, même s’ils ne sont pas dans la coalition, ils seront les premiers volontaires pour débarquer et organiser le pillage… »
Après un premier tome intrigant, qui essayait avec réussite de sortir du schéma habituel des premiers contacts humains avec des civilisations extraterrestres, cette suite joue habilement avec l’actualité, tout du moins des événements récents et bien terrestres. On pense ainsi aux opérations américaines visant à ramener la paix au Proche-Orient tout en ouvrant des voies commerciales aux grands groupes qui se partagent le butin de la reconstruction et de l’exploitation des ressources. Mais Fred Duval amène ça très finement, dans une aventure qui brasse d’autres sujets forts, comme la pollution, la migration ou la cause animale. Inutile d’insister sur le fait que le résultat n’est pas franchement gai et verse immanquablement vers la dystopie. De son côté, au-delà de couvertures magnifiques, Emem met superbement en scène toutes les trouvailles et idées de son scénariste, et parvient avec talent à renouveler un peu le genre, notamment quand il s’agit des décors des planètes du Complexe ou de la technologie des membres de Renaissance. Le résultat est visuellement impressionnant et amène une vraie touche de nouveauté, ce qui n’est pas une mince affaire dans un tel registre.
De la SF de très haut niveau, maline et créative.
Arnaud Gueury
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