© 2018 Editions Delcourt

Titre : La Princesse de la poussière
Scénariste : Luca Blengino
Dessinateur : Antonio Sarchione
Coloriste : Gaétan Georges
Éditeur : Delcourt
Collection : Histoire & histoires
Parution : Septembre 2018
Prix : 14,95€

An 217. L’empereur romain Caracalla, se rêvant successeur d’Alexandre le Grand, poursuit ses conquêtes mais s’écroule sous un coup de glaive d’une façon bien peu glorieuse en Mésopotamie. Sous le choc de sa mort, sa mère met fin à ses jours et Macrin, le supposé commanditaire de son meurtre, prend sa succession. Renvoyée chez elle en Syrie, Julia Maesa, la tante de Caracalla, ourdit sa vengeance et use de son immense fortune pour préparer un retour triomphal à Rome. Pour cela, elle fait courir la rumeur que son petit-fils, le délicat Sextus Bassianus, est le fils illégitime de l’empereur défunt et par la même son seul successeur. Une guerre d’influence pour le trône s’ouvre alors entre Macrin et Julia Maesa…

« Une retraite paisible t’attend là-bas. Rome, en revanche… cette ville est un animal féroce. Elle a des crocs et des griffes, prêts à déchiqueter tous ceux qui ne sont pas assez forts. »

Plutôt méconnue, cette histoire véridique possède toutes les qualités et les rebondissements pour une grande oeuvre romanesque que Luca Blengino (Les 7 Merveilles) met en scène avec passion et soin. Les personnages, hauts en couleurs et complexes, rongés par la jalousie, l’ambition ou la vengeance, sont les acteurs d’une tragédie impitoyable qui fait froid dans le dos. Si l’intrigue est remplie de détails et d’une grande rigueur historique, on a toutefois l’envie d’en découvrir davantage une fois l’album refermé, quitte à se spoiler un peu la suite à venir. Parfaitement en phase avec les autres titres de cette formidable collection, le scénariste italien insiste sur le caractère inflexible de Julia Maesa et offre quelques scènes de nudité – parfois un peu gratuites – qui mettent en avant le talent d’Antonio Sarchione, loin de son registre habituel mais pourtant très à l’aise. Ses représentations du désert syrien, des palais romains et ses combats sont d’un grand réalisme.

Une nouvelle « reine de sang » qui dévoile un destin hors du commun.

Arnaud Gueury