Titre : La Saison des démons
Scénariste : Sylvain Runberg
Dessinateur – Coloriste : Olivier Boiscommun
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2017
Prix : 14,45€
Le clan Arbatach, mené par le Seigneur Jason et son épouse Daphnis, est en route pour Le Shrine. Leurs chariots sont chargés d’esclaves, d’épices et autres cadeaux destinés aux moines-guerriers Cathardis afin de monnayer leur entrée dans la place. Sous la protection de leur précepteur Horace et de leurs gardes-soldats, le groupe traverse la cité qui est censée être la voie la plus sûre. Cependant, la saison des démons est là. L’exode vers Le Shrine a commencé – ce qui explique que la ville soit déserte – et les pillards, quant eux, sont de plus en plus téméraires. Les aristocrates en font d’ailleurs les frais et tombent dans une embuscade dont l’issue semble irréversible malgré leurs forces militaires. Alors que tout espoir est perdu, trois mercenaires leur viennent en aide et les sauvent. En retour, ils ne demandent qu’une chose : se mettre au service du clan Arbatach et profiter de leurs offrandes pour pénétrer avec eux dans le sanctuaire pour échapper – une fois encore – à la colère des humains. Ainsi les redoutables Isaac, Octavia et Pantacrius ainsi que leurs nouveaux employeurs pensent survivre à la saison des démons ensemble. Mais…
Dans un univers post-apocalyptique façon Mad Max, un petit peu moins aride, le prolifique et excellent scénariste à l’imagination sans limite qu’est Sylvain Runberg (Les infiltrés) dépeint l’histoire de trois redoutables mercenaires qui ont un but bien précis : atteindre Le Shrine pour échapper – comme tous les clans en présence – à la saison des démons dont l’Homme semble être à l’origine. Mais est-ce la véritable raison de leur expédition ? Rien n’est moins sûr connaissant l’auteur. Ce premier tome de la série, annoncée comme étant un récit complet en deux parties suivi d’un épisode par an, plante le décor de façon énergique et interroge sur plusieurs points. En effet. Si une catastrophe nucléaire ou encore climatique se déroulait, l’Homme disparaitrait-il à tout jamais ? Et qui plus est, en laissant la place à des races animales anthropomorphes comme cela est suggéré? Serait-il alors possible que ces mêmes êtres subissent durant des décennies et des décennies les conséquences de l’inconscience de l’être humain ? Force est de constater que Le règne est non seulement un divertissement de haute qualité mais aussi un récit plein d’intelligence. Ce à quoi Olivier Boiscommun (Meutes) répond par le biais d’une prestation graphique à la fois puissante et élégante. Le travail de l’illustrateur sur les personnages est juste époustouflant de réalisme et sa mise en couleurs directe un régal pour les « papilles oculaires ». La Saison des démons est un premier opus mené de mains de maître par deux auteurs de grand talent où les plaisirs, scénaristique et visuel, sont au rendez-vous.
La BD de ce début d’année 2017 sans aucun doute !
Stéphane Girardot
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2 Responses à “Règne (Le) #1”