- Titre(s) : Tome 1 & Tome 2
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Fumiya Hayashi
- Editeur(s) : Casterman
- Collection : Sakka
- Parution : Mars 2024
- Prix : 9,45 €
- EAN : 9782203276109, 9782203276154
De retour là où il a grandi pour se rapprocher de sa mère qui n’est plus toute jeune, Kôtarô Fujiki apprend par un ancien collègue de travail le décès de son voisin et ami d’enfance, Tôru Kajiwara. Autrefois, les deux garçons étaient tombés amoureux de la même fille, Tôkô, formant un triangle amoureux doux-amer. Mais Tôko n’avait d’yeux que pour Kôtarô, jusqu’au jour où Tôru disparut soudainement. Malgré toutes les années passées et son mariage avec Tôkô, Kôtarô est toujours plein de regrets et taraudé par la culpabilité. Le tout premier jour de l’été de la mort de Tôru, une rencontre projette le couple des années en arrière. Kaoru, le fils de Tôru, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, est là pour faire du tri dans les affaires de son père. Une relation amicale et naturelle se tisse très rapidement entre eux et tend à reformer un autre triangle où les échanges apportent des doutes mais aussi des réponses apaisantes qui éclairent sur les comportements de chacun.
C’est une énorme chance que nous offrent les éditions Casterman, à travers leur collection Sakka, de pouvoir lire d’une traite les deux tomes de cette création de Fumiya Hayashi. Leur sortie simultanée permet d’appréhender dans son ensemble ce récit bien particulier où tout n’est que finesse, une qualité qui se trouve à la fois dans le texte et dans le trait du mangaka qui est l’un des derniers talents repérés par le magazine Comic Beam. Iil est clair que la séquence d’introduction du premier opus est déterminante car c’est elle qui happe immédiatement le lecteur en posant une ambiance mystérieuse que Fumiya Hayashi entretient habilement jusqu’à la fin. Subtilement, les questionnements des différents protagonistes s’enchaînent, s’entrecroisent et permettent de comprendre au fur et à mesure, en suivant le rythme de la vie quotidienne, les sentiments de chacun d’entre eux, un processus parfaitement établi qui aboutit à l’explication d’un moment clé, source de troubles chez Tôkô et Kôtarô : la disparition de Tôru. Notons que l’approche artistique de la photographie exposée dans La Règle de trois a une grande importance et fait partie intégrante de la trame scénaristique qu’elle influence largement. La représentation graphique est à l’image des écrits. Les cadrages et les cases allant à l’essentiel provoquent des focus sur les expressions des personnages qui transmettent, au-delà du cadre de la planche, les émotions vécues.
Une histoire en deux tomes d’une finesse, dans le texte et graphique, absolument exceptionnelle. À découvrir sans hésitation !
Stéphane Girardot
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