Titre : Rampokan
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Peter van Dongen
Coloriste : Marloes Dekkers
Éditeur : Dupuis
Parution : Novembre 2018
Prix : 26€
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Pays-Bas, chassés par les Japonais, souhaitent reprendre le contrôle de leur colonie indonésienne. Johan Knevel est l’un des conscrits volontaires s’engageant pour atteindre cet objectif. Son but caché est très personnel : il souhaite, après avoir perdu la plupart de ses proches, avoir des nouvelles de sa nourrice indonésienne, l’un des souvenirs heureux de son enfance. Heureux, il ne le sera pas en s’engageant, à cause d’une situation politique et sociale instable, pour ne pas dire intenable. De plus, il débarque avec un terrible secret le hantant, suite à un événement dramatique intervenu sur le bateau qui l’amenait avec ses collègues. Cela n’augure rien de bon…
Quinze ans après une première édition en bichromie chez Vestige Graphic, l’intégrale des deux volets de Rampokan (les albums Java et Célèbes) est remise en lumière, et en couleurs, chez Dupuis. Peter van Dongen connaît un pic de notoriété soudain dans la bande dessinée franco-belge en formant un nouveau duo de dessinateurs de Blake et Mortimer avec Teun Berserik. Il est ici seul aux commandes dans une œuvre très personnelle puisqu’il a la double origine hollandaise et indonésienne. En découvrant sa ligne claire impeccable, on comprend que les repreneurs de Jacobs soient allés vers lui. L’esprit Tintin est très présent graphiquement et c’est un régal pour les yeux. L’histoire est quant à elle plus sombre et plus complexe que celles auxquelles nous sommes habitués. Bien que bénéficiant d’une nouvelle traduction, elle nécessitera des allers-retours entre les pages ou une relecture complète à qui n’est pas formé à ce contexte historique relativement méconnu des lecteurs francophones. Si le talent de dessinateur de l’auteur saute aux yeux, il faut donc prendre le temps d’apprécier cette intrigue très réfléchie.
Ligne claire et scénario obscur : un drame dépaysant bien remis en valeur.
Nicolas Raduget
Réagissez !
Pas de réponses à “Rampokan”