
© 2017 Le Lombard
Titre : Ralentir
Scénariste : Delphine Le Lay
Dessinateur – Coloriste : Alexis Horellou
Éditeur : Le Lombard
Parution : Mars 2017
Prix : 16,45€
David prend la route après une réunion de travail à Rennes où on lui a proposé un nouveau poste. Une promotion méritée qui récompense son implication professionnelle. Alors qu’il fait une pause parce qu’il se sent fatigué, une jeune auto-stoppeuse à l’allure marginale s’invite dans son véhicule. Comme il pleut des trombes d’eau, le représentant commercial accepte de la conduire jusqu’à Carhaix avant de rentrer à Douarnenez. Emma a des convictions et un mode de vie complètement différents de ceux de David, ce qu’il va découvrir durant un trajet qui finalement sera semé d’embûches. A son contact et à travers les différents événements du voyage, il en vient à douter sur sa propre façon de vivre et entrevoit un autre chemin à emprunter. Il est temps pour lui de ralentir.
Rares sont ceux qui ne se sont pas posés la question, à un moment ou à un autre de leur existence, de savoir si leur façon de l’appréhender était en accord avec eux-mêmes mais aussi avec tout ce qui les entoure. Outre le fait que Ralentir soit un très bon roman graphique, c’est cette belle et profonde réflexion qui en est au centre et que les auteurs nous invitent à mûrir au-delà de cette fluide lecture. Le choix des personnages fait par Delphine Le Lay (100 maisons – La Cité des abeilles) est judicieux : David est l’archétype de « l’homme pressé » alors qu’Emma prend réellement le temps de vivre. Leur rencontre fortuite et leur voyage, où les rencontres et événements sont basés sur des expériences réelles, provoquent une remise en question chez le commercial… mais aussi chez le lecteur. Le trait simple et réaliste d’Alexis Horellou (Plogoff) est quant à lui parfaitement en phase avec ce récit. De plus, le traitement de la couleur semble séparer l’histoire en trois parties. Le dessinateur pose des teintes grisâtres du début jusqu’à ce que les protagonistes arrivent dans un hameau, au rond-point duquel se trouve une certaine pancarte, pour une halte où la chaleur et la générosité transpirent des cases, comme un moment salvateur. Puis pour le retour à Douarnenez, vous aurez l’impression que David a emporté un morceau du gâteau lumineux afin d’éclairer son chemin de façon différente et… ralentir.
Un roman graphique – très intéressant – au centre duquel se trouve une vraie et belle réflexion qui invite au changement !
Stéphane Girardot
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