Titre : Quelqu’un à qui parler
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Grégory Panaccione
Éditeur : Le Lombard
Parution : Août 2021
Prix : 22,50€
Samuel Verdi fête son anniversaire mais il broie du noir. En effet, il est seul pour ses 35 ans. Il n’a pas d’amis autour de lui pour souffler les bougies alors il boit. Et comme à chaque fois qu’il boit, il appelle son ex dont il est séparé depuis huit ans. Cette dernière le rembarre gentiment et l’incite à rencontrer des filles avant de lui raccrocher au nez. Sam sabre alors une nouvelle bouteille de champagne mais malheureusement son portable tout neuf n’apprécie guère le breuvage qu’il reçoit et inonde ses circuits. Décidément, ce n’est pas le jour, ni le soir de Samuel. Pas d’invités, pas d‘amis, un patron qui est toujours sur son dos, plus de cellulaire et personne à qui parler. En désespoir de cause, il décide d’appeler de son téléphone fixe le seul numéro qu’il connaît par cœur : celui de la maison de son enfance. Contre toute attente, un petit garçon décroche. Et Samuel Verdi le connaît très bien car il s’agit de lui à l’âge de 10 ans. Cet appel va complètement changer sa vie.
Que vous ayez lu ou non le roman éponyme de Cyril Massarotto, la présente adaptation qui en est proposée par Grégory Panaccione (Un océan d’amour) ne vous laissera pas indifférent. En effet, l’auteur a su magnifier le récit de son compatriote qui voit se télescoper une histoire d’amour et une quête personnelle où l’humour, le fantastique et la psychologie sont parfaitement associés. Tout est tellement bien réalisé que l’on ne voit absolument pas défiler les 252 planches de ce roman graphique. Et le lecteur de se questionner sur ce qu’il ferait dans la même situation ! Parmi les faits les plus marquants que nous retiendrons de cette création, il y a l’inventivité mise en œuvre par Grégory Panaccione pour illustrer les rendez-vous téléphoniques intertemporels des Samuel. Des séquences originales qui immergent complètement le lecteur dans l’aspect surréaliste de l’histoire tout en mettant en exergue les questionnements du petit Samuel qui feront avancer le grand dans sa recherche de soi, une dimension psychologique très importante et parfaitement maîtrisée. De plus, la retranscription graphique avec des décors tantôt détaillés, tantôt minimalistes, se met efficacement au service des écrits et permet de se concentrer sur la trame scénaristique. Le travail est cohérent, notamment en ce qui concerne l’évolution physique du personnage principal. Notez que chacun des chapitres est ouvert par une page-titre accompagnée d’une illustration en ombre assez parlante.
Une adaptation très réussie qui donne envie de (re)découvrir le roman.
Stéphane Girardot
Réagissez !
Pas de réponses à “Quelqu’un à qui parler”