Titre : La Pyramide de Ponzi
Scénariste : Xavier Bétaucourt
Dessinatrice – Coloriste : Nathalie Ferlut
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
Parution : Octobre 2018
Prix : 17,50€
Lorsqu’il débarque à Boston en 1903, Carlo Ponzi a déjà dilapidé les maigres économies que lui a confié sa famille pour faire fortune en Amérique. A l’issue de la traversée ne lui reste que 2,50$ en poche. Qu’à cela ne tienne, le jeune homme ne manque pas de confiance en lui. Malgré cela, le succès se dérobe jusqu’à ce qu’il trouver un emploi dans une banque de Montréal sous un nom d’emprunt et la caution imaginaire d’une riche ascendance romaine. Mais là aussi, la chance le fuit, et son patron aussi, avec la caisse. Sorti de prison, et de retour aux Etats-Unis, Charles commence une ascension chaotique, avant qu’une idée lui fasse entrevoir fortune et gloire…
« J’allais devoir trouver des petits investisseurs… beaucoup. Et j’allais leur expliquer une partie de mon plan. Juste une petite partie… Et ils allaient devoir me faire confiance. »
Revenue dans la lumière des médias suite à la tragique et spectaculaire affaire Madoff, la fameuse « pyramide de Ponzi » consiste en une arnaque financière permettant de rembourser les intérêts d’investisseurs grâce aux fonds apportés par des nouveaux clients. Un système frauduleux auquel Charles Ponzi a donné son nom malgré lui, bien qu’il ne fut pas vraiment le premier à l’utiliser… ni le dernier. Si l’escroc italien en a bien profité, devenant rapidement millionnaire – mais pour peu de temps – c’est bien l’homme d’affaires Bernard Madoff qui a monté la plus grande escroquerie du genre. Toutefois, la vie de son « prédécesseur », symbole d’une facette sombre du rêve américain, est un excellent sujet et Xavier Bétaucourt (Quelques jours à vivre) la met en scène avec rigueur et fantaisie. De ses premières années sur le nouveau continent à sa déchéance au Brésil, tout est évoqué. Les aspects les plus complexes de son système sont également expliqués avec simplicité, grâce à une narration claire et au dessin inspiré de Nathalie Ferlut (Andersen – Les Ombres d’un conteur). Son trait enlevé et sa douce colorisation permettent de s’immerger dans l’époque et dans les pas d’un homme ayant rêvé trop grand.
Une biographie didactique et pleine de fantaisie, qui ouvre les yeux sur une arnaque toujours possible de nos jours.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “Pyramide de Ponzi (La)”