© 2022 Le Lombard

Titre : Le serment de la pieuvre
Scénariste – Dessinateur : Éric Warnauts
Dessinateur – Coloriste : Raives
Éditeur : Le Lombard
Collection : Signé
Parution : Février 2022
Prix : 14,75€

Francky n’aurait jamais dû se trouver sur une des plus hautes tours du Rockfeller Center en ce jour de Memorial Day. Mais le chantier avait pris du retard et, suspendu à une corde, il repeignait les châssis de fenêtre. Lors d’une pose dans les toilettes du 22e étage, il entend trois détonations et voit deux gars portant un “colis” sortir du bureau 506 de Paris Folies situé à quelques pas. Plutôt que de prévenir les vigiles, qui sont visiblement de mèche, il donne un coup de fil anonyme à la police avant de prendre la tangente. Le lendemain, la panique le gagne lorsqu’il découvre ce qui est arrivé à son patron et sa femme. Il cherche une planque car il est clair que les tueurs ont fait le lien avec sa présence sur les lieux du crime. Il pense tout naturellement à son ex-belle-sœur Mary avec qui il a de bonnes relations. Elle accepte de l’héberger mais met au courant son patron qui n’est autre que Josuah Flanagan. Sans hésiter, Purple Heart prend la décision d’aider le beau-frère de son ange gardien des Ardennes et commence à enquêter. Cependant, avec le soutien de son ami Winston Woods, le détective s’aperçoit très vite que Francky n’a pas dit toute la vérité et que les spectres de la Cosa Nostra et de la French Connexion planent au-dessus de cette affaire. Ravivant au passage des histoires de familles enfouies bien profondément.

Le titre de ce nouvel épisode de Purple Heart ne fait aucun doute. La mafia est au cœur cette nouvelle enquête de Joshua Flanagan car comme chacun le sait la pieuvre en est le symbole. Et le serment évoqué concerne directement le détective. Les indissociables Éric Warnauts et Raives (Sous les pavés) ont donc décidé de mêler l’histoire familiale de leur héros avec celle de Francky afin de nous en révéler un pan obscur. Et bien évidemment, l’intrigue mise en place fonctionne à merveille. Les auteurs nous plongent dans un polar aux ambiances des plus troubles et aux multiples rebondissements qui nous happent dès le début et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Et comme souvent, ils mettent en avant des femmes fortes (Mary, Malou, Diane, Audrey et Eleonor Flanagan) dans cet univers de mâles sans pitié digne des meilleurs films de gangsters américains. Les textes d’Éric Warnauts sont toujours aussi léchés et percutants. Le dessin à quatre mains est, quant à lui, classieux et expressif à souhait. Tout autant que la mise en couleurs dont Raives se charge à chaque album. L’osmose entre les prestations est telle qu’il en résulte une immersion totale au cœur du New York des années 50.

Un album maîtrisé de bout en bout dont le final coupe le souffle et provoque notre impatience à lire la suite.

Stéphane Girardot