
© 2019 Le Lombard
Titre : Le Sauveur
Scénariste – Dessinateur : Éric Warnauts
Dessinateur – Coloriste : Raives
Éditeur : Le Lombard
Collection : Signé
Parution : Septembre 2019
Prix : 14,45€
1950. Joshua Harrison a été obligé d’arrêter son Droit pour s’engager sous les drapeaux suite au second conflit mondial. Ce qui lui a coûté un ami mort dans ses bras et une blessure, mais lui a aussi valu – accessoirement – de recevoir la Purple Heart. Aujourd’hui, il n’a toujours pas eu le temps de finir ses études mais travaille comme enquêteur pour le grand cabinet d’avocats Glenn, Rodger & Bernstein de New York. Un des associés, James Rodger, n’est autre que le commandant qui le menait, lui et son groupe, dans les Ardennes belges lorsque Mike a marché sur une mine. Pour l’heure, la nouvelle mission de Joshua est de découvrir qui fait chanter Ronald Layton, un magnat de l’immobilier aux prétentions politiques qu’un scandale pourrait anéantir. Les infidélités de sa femme Lauren semblent de toute évidence à l’origine de la tentative d’extorsion de fonds. Mais, au fil de l’investigation, l’ancien militaire va rapidement comprendre que les choses ne sont pas si simples et que l’origine de l’affaire remonte bien plus loin dans le passé de cette beauté fatale.
Après la série Lou Cale située dans les années 30-40, Éric Warnauts et Raives avait déjà eu l’idée de refaire un polar se déroulant à New York mais dans les années 50. Un projet qui a eu les temps de mûrir puisque entre-temps la Trilogie belge (Les Temps nouveaux, Après-Guerre et Les Jours heureux) et Sous les pavés ont vu le jour. De plus, les auteurs avaient envie de renouer avec la série et de sortir de la logique des « one-shots » de 100 pages. Ainsi Purple Heart se présente comme une série d’albums indépendants qui tournent autour du personnage plein d’aspérités de Joshua – qui signifie Sauveur – et dont les caractéristiques sont distillées avec parcimonie. Le résultat est tout simplement époustouflant. Les dialogues et les hors textes d’Éric Warnauts sont aux petits oignons, le dessin à quatre mains du duo est d’une beauté qui n’a d’égale que celle des femmes du récit (Lauren et Estelle) et la mise en couleurs de Raives est à tomber tant elle est immersive. L’intrigue principale est bien ficelée avec au centre la magnétique Lauren. Tout comme celle, secondaire, des tableaux où interviennent des protagonistes forts intéressants et parfaitement définis (Winston Woods, Mary, Aron Seligmann et Estelle). À certains moments, l’utilisation de petites ellipses temporelles accélère le rythme narratif avec une belle maîtrise. En bonus, un joli cahier graphique de six pages parachève le tout.
Warnauts et Raives au sommet de leur Art dans ce premier tome d’une série très prometteuse !
Stéphane Girardot
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