
© Glénat, 2022

- Titre(s) : L’Héritière
- Scénariste(s) : Denis-Pierre Filippi
- Dessinateur(s) : Silvio Camboni
- Coloriste(s) : Francesco Segala
- Editeur(s) : Vents d’Ouest
- Parution : Octobre 2022
- Prix : 14,95 €
- EAN : 9782749309811
Peu de temps après que la jeune héritière d’une puissante nation en crise ait été attaquée sur son astéroïde privé, l’équipage de la Flèche, des chasseurs de créatures stellaires, se désespère de voir les cales du navire toujours aussi vides. Loin d’avoir atteint leur quota, une embrouille avec un concurrent met les nerfs de chacun en pelote. Pourtant, c’est en s’associant avec leurs homologues du Sabre qu’un espoir renaît. Car, pour chasser une créature de catégorie 8, deux équipages ne seront pas de trop…
« C’est pas un peu comme pactiser avec l’ennemi?
– Non, c’est comme pactiser avec une rivale et ça n’a rien à voir, tu peux me croire! »
En proposant un nouveau récit touffu dans un univers dont on ne fait qu’entrevoir les ramifications et les ressorts, Denis-Pierre Filippi fait le pari de plonger les lecteurs dans une intrigue dont il ne percevra que progressivement chaque élément. Les premières pages sont ainsi assez complexes à appréhender, bien qu’on s’aperçoive que les choses restent assez simples une fois les personnages principaux présentés. Dans ce monde de chasseurs de baleines spatiales, sorte de transposition improbable mais pas absurde d’une histoire d’Herman Melville dans un pur univers de science-fiction, le scénariste ajoute une lutte au pouvoir entre l’ordre établi et des indépendantistes prônant entre autres que les créatures ont une conscience. On se doute bien que les deux quêtes vont se rencontrer pour n’en former qu’une, mais tout est amené avec un vrai sens du rythme et de la narration. De son côté, Silvio Camboni, vieux compagnon de route avec lequel ont été créés Le Voyage extraordinaire, Néfésis, Gargouilles, Les Mondes cachés et deux belles aventures de Mickey, s’essaie avec bonheur à un nouveau genre. Le space opera ne lui permet pas d’exploiter toutes les possibilités qu’offrent des décors terrestres plus riches et variés, mais le vide de l’espace est pleinement comblé par un graphisme inventif et riche, joliment complété par la colorisation chaude de Francesco Segala.
Un premier tome dense mais d’une grande lisibilité, pour une nouvelle collaboration de qualité entre deux auteurs qui se complètent à merveille.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “Prima Spatia #1”