Titre : Femme
Scénariste : Benjamin Read
Dessinateur : Chris Wildgoose
Coloriste : André May
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Février 2016
Prix : 17,95€
La gamine des rues qui avait franchi en douce le mur du Porcelainier est devenue une femme, froide et déterminée, héritière d’une technique que l’armée aimerait s’approprier pour gagner la guerre. Des considérations qui ne la touchent pas, elle qui ne souhaite que réparer ses erreurs passées et améliorer ses créations. C’est alors que l’amour surgit dans sa vie, à travers un soldat charmeur. Surprise mais encouragée par Mariem, sa dame de confiance, Madame ne pourra hélas pas longtemps se couper du monde qui l’entoure…
Le premier tome avait été un enchantement, tant il bénéficiait d’un scénario intense et d’un graphisme fantastique. Cette suite était donc attendue avec une grande impatience et une pointe d’inquiétude tant on pouvait craindre de ne pas retrouver la même magie. Et, hormis une romance un peu basique, le charme opère une fois de plus. Benjamin Read ne fait aucune concession pour enjoliver le destin de son héroïne et trace un parallèle entre son récit et le passage à l’âge adulte, en soulignant habilement que le refus de s’intégrer à un monde sans cœur ne peut durer qu’un temps, jusqu’à une prise de conscience forcée qui permet de trouver sa place, quelle qu’elle soit. Toujours aussi dur et abrupte, cet épisode connait une conclusion étonnamment sanglante, que le trait de Chris Wildgoose permet d’atténuer visuellement mais pas en intensité. Des bonus graphiques complètent cette superbe édition, disponible à un prix très raisonnable compte tenu de sa pagination.
Le duo d’auteurs, soutenu par la colorisation parfaite d’André May, a réalisé un chef d’oeuvre, tout simplement.
Arnaud Gueury
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