Titre : La Pluie des corps
Scénariste : Florian Quittard
Dessinatrice – Coloriste : Anaïs Bernabé
Éditeur : Sandawe
Parution : Février 2017
Prix : 20€
Par une triste nuit d’automne, Anne et Paul sont sous le porche de leur vétuste maison à attendre que le temps passe. D’ailleurs, ils ne font pas grand-chose de leur vie. Lui est malade. Elle s’occupe de lui. Mais ce soir-là, un phénomène incroyable se produit devant leurs yeux : une pluie d’hommes nus perce le ciel nuageux et s’abat sur le village ainsi que sur leur logis. Le maire, qui souhaite que cet événement soit passé sous silence, demande l’aide de tous les villageois. Y compris celui Anne, qui était infirmière, et Paul, ancien charpentier et compagnon du devoir, car il y a des blessés à soigner et des bâtisses à retaper. Face au refus de ces derniers, qui ne se sentent pas aimés par la communauté, le maire décide d’enterrer les corps des anonymes autour de chez eux sur la colline et d’en faire les gardiens d’un cimetière fantôme. Peu de temps après, d’autres faits étranges se produisent : les hommes du village disparaissent et Anne découvre de mystérieuses pousses de plante inconnue sur chacune des tombes.
Nourri et inspiré par des œuvres d’H.P. Lovecraft ou encore des films de John Carpenter, Florian Quittard souhaitait s’inscrire – en toute modestie – dans le genre science-fiction lorsqu’il a proposé le scénario de La Pluie des corps à Anaïs Bernabé. Force nous est de constater que le but est atteint de belle manière car cet album est tout à fait en phase avec les codes du style. Le scénariste met très rapidement en place un huis-clos où la tension est présente d’emblée et s’intensifie tout au long du récit. Un thriller fantastique des plus angoissants et oppressants qui laisse de la place au lecteur afin d’échafauder une théorie personnelle sur les événements. Le travail sur la psychologie des personnages est très fin et l’évolution des comportements d’Anne et de Paul bien maîtrisée. L’ensemble est magnifiquement porté par le dessin d’Anaïs Bernabé. L’auteure, qui dessine désormais la série Sasmira, réalise une prestation graphique époustouflante tant au niveau du réalisme de son trait que de la retranscription des ambiances. Les teintes de la mise en couleurs sont à chaque séquence judicieusement choisies et les rehaussent parfaitement. Du très bel ouvrage ! De plus, la première édition comprend un making of de l’album agrémenté de belles illustrations inédites de la dessinatrice.
De la SF de bonne facture en grand format et au graphisme d’une qualité à couper le souffle.
Stéphane Girardot
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