Titre : V pour vegan
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Davy Mourier
Éditeur : Delcourt
Collection : Humour de rire
Parution : Novembre 2019
Prix : 15,50€
Rien ne va plus pour la Petite Mort. Même s’il a enfin pu ouvrir la boutique de fleuriste dont il rêvait étant jeune, les relations avec son fils et son métier sont de plus en plus difficiles. Le fiston ne partage absolument pas ses vues sur sa carrière de faucheur, dans laquelle il prend beaucoup de plaisir, ni sur sa vie privée. Pire, les humains qu’il aimait tant semblent devenus fous et ont commencé à devenir cannibales ! Leurs âmes, souillées, empoisonnent les faucheurs, notamment sa femme. Sans elle, affligé d’un rejeton à qui il fait honte, la Petite Mort n’entrevoit pas un avenir des plus roses…
« Ce monde est devenu fou.
– Je ne trouve pas. Le monde a toujours été merdique. Les humains ont juste plus de moyens de s’autodétruire aujourd’hui, voilà tout. »
Serait-ce enfin l’ultime aventure de la Petite Mort ? Après plusieurs albums qui laissaient croire à la conclusion de son histoire compliquée, les dernières pages laissent peu de place au doute. Encore que… Davy Mourier a su plus d’une fois rebondir et offrir une nouvelle intrigue qui approfondissait l’univers par des biais variés, et son imagination – tout comme son amour du personnage – n’interdit rien. Mais ce quatrième tome peut quand même être vu comme le bout du voyage, l’épilogue ultime des mésaventures d’un héros positif et optimiste que la vie a pas mal abîmé. L’auteur pousse une fois encore bien loin ses malheurs, ne lui épargnant aucune déception. Pourtant, derrière cette noirceur omniprésente, l’humour (noir et grinçant) est bien présent. Il ne se dévoile toutefois pas à travers les protagonistes habituels, mais dans les fausses publicités, les romans photos (hilarants) dans lesquels Davy Mourier se met parfois en scène avec beaucoup d’autodérision, des éléments extérieurs farfelus qui manquaient un peu dans les opus précédents. Le seul bémol est l’apparition trop systématique et peu discrète des couvertures de ses autres œuvres dans les décors, un manque de finesse qui est à l’opposé de son style.
Une conclusion (?) aussi noire que la mort, portée par des fulgurances à la fois drôles et désespérées.
Arnaud Gueury
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