
© Idées Plus 2020
Titre : Scarface
Scénariste : Pascal Davoz
Scénariste – Dessinateur : Olivier De March
Coloriste : Caroline Houdelot
Éditeur : Idées Plus
Parution : Janvier 2020
Prix : 16€
A Paris en 2159, il y a du rififi chez les truands. L’orc Luigi « Bull » Tataglia trouve que son premier lieutenant, « Scarface » l’elfe balafré, lui fait de l’ombre et décide de s’en débarrasser. Malheureusement, il ne se laisse pas faire. Chargé de l’affaire, le lieutenant humain Grégory Karpov, qui vient de perdre son équipière, se trouve contraint et forcé de faire équipe avec Nina Payne, une elfe. Pas évident pour lui. Et lorsque le sénateur Hugues de Bois-René, favorable aux droits des non-humains, est enlevé en direct pendant un débat à la télévision, ça commence à faire beaucoup pour l’inspecteur Karpov…
» Je suis un homme de paix. Qu’est-ce que je peux faire pour arranger le coup?
– Mourir. »
Quelle belle surprise que ce Paris by night. L’histoire débute à cent à l’heure, avec un Paris futuriste pour décor. Est-ce un polar ou de la science-fiction ? Eh bien en fait, les deux. Mais les bonnes histoires de SF ne nous parlent pas de futur, que nenni, elles nous parlent du présent. Amplifiant les travers de notre société, elle met en évidence les problèmes actuels. Si le ministre de l’intérieur ne veut pas que les droits des elfes et des orcs soient identiques à ceux des humains, ce n’est pas un hasard. Remplacez orcs et elfes par migrants, par exemple. Plus de problèmes de religion ou de couleur de peau, on parle ici de race humaine ou non-humaine. Mais les problématiques sont les mêmes. Et si le quartier de Saint-Denis est un ghetto, quelle différence avec notre époque où certains ministres, il n’y a pas si longtemps, voulaient tout y nettoyer au Karscher ? Le scénario signé Olivier De March et Pascal Davoz est intelligent et sans temps mort. Le policier Karpov est un flic à l’ancienne, avec un voiture classique, alors que les autres sont tous en tenue de Robocop et en véhicules futuristes. Mais qui est sur la bonne piste ? Evidemment, c’est Karpov. En cela, c’est également un récit policier qui respecte les codes du genre. L’énigmatique Dragon Rouge et sa tractation secrète apporte ce qu’il faut de mystère et donne envie de lire le second tome. Le dessin est, quant à lui, à la hauteur de l’histoire : dynamique, et parfaitement mis en couleur par Caroline Houdelot. Vivement la suite.
Une très bonne surprise, mi-polar mi-SF, à découvrir d’urgence pour les fans de SF et de polar.
Christophe Van Houtte
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