Titre : Le Pacte de la mer
Scénariste – Dessinateur : Satoshi Kon
Éditeur : Pika
Collection : Pika Graphic
Parution : Septembre 2020
Prix : 15€
Yôsuke est le dernier descendant d’une longue lignée de prêtres Shintô, héritier d’une famille garante des traditions et de la protection de ce que tout le village considère être un œuf de sirène. Pour beaucoup, la prospérité d’Amide et de ses pêcheurs tient dans ce pacte entre les habitants et la mer. Mais le père de Yôsuke, qui n’a jamais cru en cette légende, veut faire entrer les siens dans la modernité en laissant de puissants entrepreneurs réhabiliter les lieux, notamment la zone côtière. Une décision qui scinde la communauté en deux camps farouchement opposés. Pris dans cette bataille familiale et politique, Yôsuke pense surtout à son avenir, mais va devoir faire des choix douloureux…
« Ca ne sert à rien de construire tout ça, la région est déjà assez belle au naturel. Quand les gens s’en apercevront, on ne pourra plus revenir en arrière. »
A l’occasion des dix ans de sa disparition, les éditions Pika rééditent successivement deux œuvres du regretté Satoshi Kon dans la formidable collection Pika Graphic, qui s’offre par ailleurs une nouvelle maquette. Avant Fossiles de rêves en octobre, c’est donc Le Pacte de la mer qui est remis à l’honneur. Pour ceux qui possèdent la précédente version, rien de nouveau, mais les lecteurs n’ayant pas encore plongé dans l’univers du mangaka ont une autre chance de découvrir cette série de jeunesse, très influencée dans son style graphique par son modèle Katsuhiro Ôtomo, dont il a été l’assistant sur le cultissime Akira. Les quelques éléments manichéens de l’intrigue peuvent lui être reprochés mais ils correspondent pourtant bien à ce pays constamment tiraillé entre modernité et traditions, qu’il gère pourtant bien mieux que d’autres. Et l’ode à la nature, ses bienfaits, le respect que l’Homme lui doit et qu’il oublie trop souvent, trouve un tel écho près de trente ans après sa parution originale que le message fonctionne toujours parfaitement.
Une œuvre qui ne vieillit pas.
Arnaud Gueury
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