
© 2018 Casterman
Titre : Tome 1
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : James Stokoe
Éditeur : Casterman
Collection : Paperback
Parution : Septembre 2018
Prix : 17€
Les orcs sont tellement crétins, violents, obsédés et obnubilés par le gronche qu’ils n’arrivent jamais à fédérer un empire ou même une nation. Durant des millions de millénaires, les différentes hordes infestant le monde ne pensent qu’à s’engager dans de bonnes bastouilles afin d’accumuler le plus grand nombre d’attributs masculins qui constituent un bien des plus précieux. Innombrables, elles restent éternellement divisées. Cependant, les temps changent. Dans le grand sud, un imposant chef de clan surnommé OrcTsar a réussi à faire ce que personne n’avait réalisé jusqu’ici : unifier toutes les tribus d’orcs dans le but de régner sans partage sur la Terre et mettre enfin la main sur le Ganga-Gronche. Et rien, absolument rien, ne semble pouvoir arrêter sa progression. Si ce n’est l’annonce de cette catin d’oracle qui parle d’un mystérieux borgne qui posséderait la clé de la serrure du Chibre Divin apparemment situé au nord. Derechef, OrcTsar envoie à la chasse ses terribles Shakatuu pour débusquer cet orc qui lui permettrait d’accéder à l’ultime pouvoir. Qu’Un-Œil, qui vivote de rapines et force tout ce qu’il trouve pendant que les autres cognent tout ce qui bouge, est plongé bien malgré lui dans les embrouilles jusqu’au cou. Peut-être est-ce du à ce pouvoir spécial qui lui permet de se sortir de certaines situations périlleuses ?
James Stokoe (Aliens: Perdition) annonce après quelques planches, où planent des réminiscences de l’Art de Philippe Druillet, qu’Orc Stain est un carnage en bande dessinée. Et il ne vous trompe pas sur la came, c’est un véritable carnage ! L’auteur canadien développe avec précision et richesse un univers hors norme et le met en place tout au long de ce premier tome tout en nous plongeant très rapidement dans le vif du sujet. C’est absolument délirant, sanglant, drôle et « ultra punchy ». Et que dire de cette obsession pour le gronche ! Au cas où vous ne l’auriez pas saisi, il s’agit du sexe de l’orc qui est un bien précieux puisqu’il sert, après transformation, de monnaie. Sans compter l’argot de certains clans qui a dû donner pas mal de fil à retordre au traducteur Emmanuel Gros. Heureusement, les pages fourmillent d’onomatopées qui lui ont procuré quelque temps morts. Les protagonistes sont parfaitement caractérisés et malgré les activités peu recommandables de Qu’Un-Œil, ce dernier nous est immédiatement sympathique. Normal, tout le monde veut lui couper la « zézette » et il a un pouvoir envié ! Mention spécial pour Bowie Enocraz Yaramund, la Ramba des marais. Une sorcière à poison, quoi ! Coté « chara designs », vous serez servis. Les dessins sont très travaillés, les décors sont plein de détails et les couleurs, où prédominent le vert, le rouge et le violet clair, vous catapultent un peu plus dans ce monde déjanté.
La collection Paperback s’enrichie d’une nouvelle pépite originale, très intéressante et totalement délirante. Disons-le, c’est un sans faute depuis le lancement !
Stéphane Girardot
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