- Titre(s) : La Fin d’un monde
- Scénariste(s) : Yves Sente
- Dessinateur(s) : Jorge Miguel
- Coloriste(s) : Delf
- Editeur(s) : Rue de Sèvres
- Parution : Avril 2023
- Prix : 18,00 €
- EAN : 9782810201631
La jeune Omula fait partie d’une civilisation ayant échappé à un cataclysme quelques quatre milliards d’années plus tôt, lorsqu’une météorite a annihilé presque toute la civilisation sur la planète Ertha. Grâce à leur technologie avancée, une petite fraction a pu survivre et s’établir sur d’autres mondes. Hélas, l’augmentation trop importante de la population contraint secrètement à envisager des missions d’exploration pour coloniser d’autres planètes et les parents d’Omula, scientifiques importants, sont engagés pour retourner sur Ertha afin de voir si elle est à nouveau habitable. Accompagnés de leur petite fille, et de deux « substituts » pour chaque membre d’équipage, ils s’engagent alors pour un long voyage, sans rien savoir de leur destination…
« Détends-toi et rappelle-toi ce que je t’ai dit. En cas de problème, l’unité de soin automatisée et les substituts seront là pour nous venir en aide. Tout ira bien. Quand tu te réveilleras, tu auras l’impression d’avoir passé une simple nuit… »
Bien mis en avant par la présence d’un autocollant sur la couverture rappelant qu’il est le scénariste de XIII, Blake et Mortimer et Thorgal, trois séries cultes, Yves Sente est peut-être la vedette de cette nouvelle série de science-fiction dans laquelle il met davantage de ses thématiques favorites que dans une simple reprise. Le fait de créer un titre plus personnel, même s’il s’appuie sur la mythologie et l’Histoire, notamment celles de Rome, lui laisse plus de libertés et donne un premier tome très plaisant, bien rythmé et généreux dans son développement grâce à ses 84 pages. Alors que l’intrigue se déroule sur deux plans très différents – la mission dans laquelle est embarquée Omula d’un côté et les manigances pour obtenir le pouvoir à la tête d’une cité sur Ertha, étalées sur plusieurs années – avant que les deux se croisent en toute fin d’album, on plonge totalement dans cette narration lisible et captivante. Le procédé est classique, mais tout est bien mené, avec de belles idées et des personnages intéressants. De son côté, Jorge Miguel (Les Décastés d’Orion) excelle dans les deux registres, en proposant un trait aussi réussi dans les scènes de pure SF que dans celles rappelant l’Antiquité. Passer des huttes en pierres aux vaisseaux intergalactiques ne semble lui poser aucun problème et la combinaison des deux univers offre un début de série accrocheur. Les couleurs de Delf, quant à elles, offrent un contraste entre les lieux tout en gardant une belle unité. Seule la couverture, avec ses héroïnes beaucoup plus âgées que dans ce volume (et une tête de cheval absente ?), laisse un peu circonspect.
Une habile aventure mêlant les genres avec beaucoup de talent.
Arnaud Gueury
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