
© 2016 Casterman
Titre : L’Odeur des garçons affamés
Scénariste : Loo Hui Phang
Dessinateur – Coloriste : Frederik Peeters
Éditeur : Casterman
Parution : Mars 2016
Prix : 18,95€
Tout commence dans l’Ouest sauvage, au Texas, lors d’une mission dont on ne connait pas vraiment le but. La guerre de sécession est finie et il est temps de donner envie aux gens de s’installer dans l’Ouest pour contribuer à la construction de la nation. Les membres composant le groupe sont Stingley, un géologue aux idées un peu farfelues, Oscar Forrest, un photographe qui a fui New York à cause d’un sombre trafic de clichés spirites, et Milton, un garçon de ferme – pas si naïf que cela – chargé de l’intendance. Très vite, ils s’aperçoivent qu’ils sont épiés, non pas par une mais deux personnes. Un type louche et un Indien qui semble doté de pouvoirs. Très vite, les instincts primaires du photographe le font se rapprocher du jeune garçon. Des phénomènes bizarres s’enchaînent et le font se replonger dans un passé qu’il souhaitait oublier. Mais quel est le but réel de cette expédition ? Qui la finance ? Quand et où s’arrêtera-t-elle ? Pourquoi sont-ils suivis ?
Dans un décor totalement western, Loo Hui Phang (L’Art du chevalement) développe une histoire des plus originales qui vient bousculer le genre. Certes, il y est question du génocide des derniers Indiens et de la colonisation par les blancs de ces vastes territoires vierges de l’Ouest américain. Mais la scénariste parle également de sexualité, et plus précisément d’homosexualité, ainsi que des rapports entre les êtres humains et la nature. Le tout est traité avec une approche très subtile de la part de l’auteure qui n’hésite pas à enrober le récit d’une touche fantastique intimement liée aux mustangs. Ce sont donc des thèmes forts qui sont abordés mais avec une finesse de traitement qui pousse à l’interrogation. L’Odeur des garçons affamés génère également des sensations diverses et variées voire quasi palpables. A l’image du désir d’Oscar pour Milton qui se ressent parfaitement. Une manne pour Frederik Peeters (Pilules bleues) qui retranscrit très bien la sensibilité des écrits. La perfection des attitudes, des décors et de la mise en couleurs vous immerge complètement dans ce western d’un autre genre où le suspense est intense du début à la fin.
Un western atypique à découvrir sans faute.
Stéphane Girardot
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