
© Dupuis, 2019
Titre : Nymphéas noirs
Scénariste : Fred Duval
Dessinateur – Coloriste : Didier Cassegrain
Éditeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
Parution : Janvier 2019
Prix : 28,95€
Giverny pourrait être un petit village tranquille et charmant comme bien d’autres s’il n’était pas attaché au souvenir de son plus célèbre habitant, le peintre Claude Monet qui, à travers certaines de ses œuvres, aura immortalisé ses jardins, ses champs… et ses nymphéas. Au milieu de touristes venant du monde entier, un meurtre va toutefois troubler la quiétude des lieux. L’inspecteur Sérénac, fraîchement arrivé de Vernon, va vite s’imprégner de l’atmosphère locale bien que la piste du coupable soit difficile à suivre. Il va heureusement croiser la route d’une jeune et belle institutrice dont le mari a tout du suspect idéal. A moins que son attirance pour elle ne l’oriente vers une mauvaise voie…
« Autrefois, les peintres venaient ici chercher le calme, la lumière, l’inspiration… Parfois je me dis que Giverny n’est qu’un parc d’attractions… ou un parc d’impressions, plutôt… »
Le roman de Michel Bussi était déjà un incroyable succès d’édition, remportant déjà pas moins de cinq prix lors de sa sortie en 2011, et cette adaptation formidable a tout pour suivre le même chemin. Il n’était pourtant pas si évident de transposer ce polar atypique en bande dessinée, tant l’intrigue comporte de surprises et de rebondissements qu’il fallait conserver et préserver jusqu’à la fin de l’album. Mais Fred Duval a parfaitement trouvé comment faire, pour satisfaire à la fois les nouveaux lecteurs et ceux qui ont eu le plaisir de lire le livre auparavant. Qu’on se laisse porter par l’histoire jusqu’à un dénouement connu ou qu’on en découvre chaque détail au fil des pages, le plaisir est le même. Mais, au-delà de ce parfait travail d’écriture – ou de réécriture – on reste subjugué par le trait somptueux de Didier Cassegrain (Code Mc Callum). Ce n’est pas vraiment une révélation tant l’artiste a déjà produit de magnifiques albums, mais cette oeuvre restera à coup sûr comme un moment d’anthologie dans sa carrière. Le succès très prévisible de Nymphéas noirs va l’amener dans une autre sphère et on a déjà hâte de voir quel sera son prochain projet.
Une adaptation diaboliquement habile sublimée par un artiste au sommet de son art. Magique !
Arnaud Gueury
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3 Responses to “Nymphéas noirs”
2 décembre 2019
La sélection de l'année 2019 par la Ribambulle - La Ribambulle[…] Nymphéas noirs (Dupuis) […]
3 juin 2020
dgegeVoilà ce que je postais chez SambaBD après ma lecture :
« Je suis complètement sous le charme de cette BD (one shot de 140 pages) à la fois par le scénario malin (Bussi) et la mise en scène (ou en pages de Fred Duval) intelligente et subtile et le dessin superbe et expressif d’un de mes dessinateurs préférés pour son style semi-réaliste élégant et efficace, Cassegrain (Tao Bang et Code McCallum).
En lisant les différentes chroniques, je me suis rendu compte que les lecteurs, comme moi, s’étaient faits avoir comme des bleus (malgré les intuitions floues qui nous intriguaient) avec le réflexe de repasser en revue toutes planches précédentes sans y trouver la moindre erreur !
Bref, un gros coup de cœur ! … dont je vous recommande chaudement la lecture !
… et salut au kopin Little
6 juin 2020
Stéphane GirardotSalutations Dgege,
Merci pour ton subtil complément d’analyse Kopin !