- Titre(s) : La Nuit de la Goule
- Scénariste(s) : Scott Snyder
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Francesco Francavilla
- Editeur(s) : Delcourt
- Collection : Contrebande
- Parution : Juillet 2023
- Prix : 17,95 €
- EAN : 9782413049760
Passionné de cinéma travaillant aux archives d’un vieux studio, Forest Innman est tombé par hasard sur des extraits de La Nuit de la Goule, un film maudit censé avoir totalement disparu. Après bien des recherches, il est parvenu à trouver une trace de son réalisateur, reclus dans un hospice sous un faux nom. S’introduisant auprès de lui sous un prétexte bidon en compagnie de son fils, avec qui les relations deviennent difficiles, il espère pouvoir convaincre le vieil homme de lui raconter tout ce qui s’est passé sur le tournage du film et ce qui l’a amené à aborder un thème qui allait influencer tous les autres films d’horreur…
« La Goule existe, vous savez. Elle est ici, dans ce bâtiment. Ils la nourrissent. La renforcent. Ils ont prévu de la relâcher d’un jour à l’autre, mais puisque vous êtes ici, ça sera forcément ce soir. »
Voilà bien un album qui ne tient pas ses promesses et se permet même de les piétiner un peu involontairement lors de sa séquence finale. Il serait difficile de recenser tous les éléments qui se contredisent sans trop en dévoiler sur l’intrigue et ses rebondissements (extrêmement prévisibles), mais ceux-ci sont nombreux. Le point de départ est pourtant très prometteur, Scott Snyder souhaitant clairement rendre hommage aux films d’horreur tels que ceux de la Hammer, qui ont défini le genre pour des décennies, avec des acteurs inoubliables et des créatures mythiques toujours présentes dans les esprits. Les premiers chapitres mettent en place cette ambiance inquiétante, laissant entrevoir un avenir funeste pour les héros, avec une alternance entre le présent dans l’hospice et des scènes du fameux film maudit. Malheureusement, les auteurs ont du mal à garder le cap, des personnages passant d’un extrême à l’autre, tantôt menaçants tantôt sympathiques, tantôt maitres de leurs émotions tantôt terrifiés. Le scénariste ne semble pas toujours savoir où il va, ce qui se concrétise par un final raté, plombé par des twists usés jusqu’à la corde et de totales contradictions avec ce qui a été montré plus tôt. Le dessin, lui, est plutôt bon, surtout servi par sa colorisation. Les tons utilisés servent bien les séquences, mais on a là aussi vu mieux dans un tel registre qui veut évoquer l’horreur pure et dure.
Un hommage qui se veut sincère mais verse progressivement dans les clichés les plus éculés.
Arnaud Gueury
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