
© 2021 Casterman
Titres : Tome 5 & 6
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Anthony Pastor
Éditeur : Casterman
Parution : Mars 2021
Prix : 25€
Après leur passage dans la grotte des morts sur Saarok, Joséphine et Run apprennent que Vork, un ancien sorcier kivik banni par les siens, est responsable de la mort de Luka et ont la confirmation que leur connexion est le fruit du pouvoir des pierres Kafikadiks. Il est également clair que c’est Vork qui manipule les Frères Pauvres et sème le chaos sur l’ensemble de l’archipel dans un but bien précis. Les deux ados doivent absolument le retrouver afin de le mettre hors d’état de nuire et pour cela il leur faut retourner à Numak. Au même moment, Kurt s’évade avec la complicité d’un gardien et Candy, la patronne de Georg, apporte son aide à Valka et les siens. Un soutien des Chinois qu’elle n’apprécie pas vraiment mais qu’elle est obligée d’accepter pour la survie du peuple kivik face au déploiement d’armes de leurs opposants. Cette prise de position augmente la tension entre les deux superpuissances déclenchée par l’annonce du Président Pürson concernant la reprise du chantier du barrage par les Américains. Dans les hautes sphères du pouvoir vuklandais, le constat est simple : le pays est à l’arrêt et Chinois et Américains sont prêts à se déchirer pour le dévorer. Des décisions sont prises car Pürson n’est pas à la hauteur de la situation, mais n’est-ce pas déjà trop tard pour stopper cette guerre ?
C’est avec un grand plaisir que nous retrouvons cette dystopie d’Anthony Pastor avec ce double album qui clôt non seulement le second cycle mais également la série elle-même. D’ailleurs, cela nous rend un peu triste de retrouver le Vukland, ses habitants et sa légende si particulière/fantastique – à propos des pierres Kafikadiks – pour la dernière fois. Cependant, cet ultime jet offre un final à la hauteur du récit dans sa globalité. Jusqu’au bout, l’auteur fait bien les choses car, durant ces deux épisodes, la tension continue de monter entre tous les protagonistes, dont les véritables desseins se dévoilent petit à petit, pour atteindre un climax dont nous ne vous dévoilerons pas l’issue. La surprise est au rendez-vous, même si toutes les réponses sont apportées, et une part d’interprétation est laissée au lecteur quant à certains événements. N’oublions pas que, sous couvert de cette fiction, No War est une BD engagée et que ce sont des thèmes très contemporains qui sont mis en avant : l’écologie, la défense des minorités et de leur culture, le pouvoir des politiques, les magouilles des superpuissances qui ne reculent devant rien pour s’approprier ce qu’il ne leur appartient pas mais aussi l’amour et le fait que, plus que jamais, l’union fait la force. Car oui, il y a tout de même une lueur d’espoir ! Graphiquement, l’interprétation d’Anthony Pastor est parfaitement maîtrisée et les techniques expérimentées sont arrivées à maturité. Un dessin d’autant plus efficace qu’il est rehaussé par cette palette chromatique atypique qui s’est enrichie et imposée comme une évidence au fil des tomes.
Une belle conclusion à la hauteur de l’originalité et de l’engagement de l’œuvre.
Stéphane Girardot
Réagissez !
Pas de réponses à “No War #5-6”