Titre : Le Dernier masque
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Olivier Grenson
Coloriste : Benoît Bekaert
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Mai 2017
Prix : 12€
De retour à Paris, Aïcha Ferouz provoque une rencontre avec le Capitaine Laurent qui l’avait évincée de façon à occuper son poste. Durant leur discussion, Niklos Koda apparaît et le plonge dans une illusion qui le pousse à signer sa lettre de démission. Ainsi réhabilitée au sein du Bureau 9 par le Ministre des Affaires étrangères, Aïcha doit cependant accéder à une requête de ce dernier : ne plus recourir aux services de Niklos comme agent. Peu de temps après, elle voit le magicien pour lui dire qu’elle a repris ses fonctions et surtout lui signifier que désormais il est seul car même le Club Osiris lui a tourné le dos. Il en profite pour lui demander un dernier service : lui fournir un vieux dossier archivé, celui de Barrio Jésus. Même si cette demande l’intrigue, elle la satisfait. Investi de son nouveau et terrifiant pouvoir, Niklos a besoin de défaire ce dernier adversaire. Un fait d’autant plus certain que Barrio est déjà sur la piste de Niklos dans le but de prendre possession du Livre des plaintes et des pleurs. L’affrontement ultime approche et pourrait bien être fatal à l’ancien agent.
Le Dernier masque scelle la série d’action la plus ésotérique de la collection Troisième vague du Lombard. Durant son déroulement, Jean Dufaux (Barracuda) a judicieusement fait évoluer la psychologie de Niklos Koda en le projetant toujours plus profondément dans la noirceur de la magie ; le rendant ainsi de plus en plus mystérieux et dangereux, même pour son entourage le plus proche. Dix-huit ans après le premier tome, il était donc inéluctable d’en arriver à ce quinzième et ultime épisode où, après avoir acquis les pouvoirs du VIème Livre, l’ancien agent du Bureau 9 les utilise contre un dernier adversaire à sa taille. Ainsi, nous retrouvons dans ce rôle Barrio Jésus qui était déjà présent dans le diptyque de lancement (À l’arrière des berlines et Le Dieu des chacals). On aurait pu s’attendre à un final plus explosif avec un Niklos Koda qui mène le jeu de bout en bout mais ce n’est pas le cas. Cependant, il est finement mené par le scénariste qui impose un rythme narratif toujours aussi soutenu, une tension dramatique irréversible, remet en avant d’anciens personnages (le Capitaine Laurent, Monsieur Larrivier en sus de Barrio, entre autres), et offre une fin laissant libre cours aux lecteurs quant à sa signification. Une lecture des plus prenantes qu’Olivier Grenson (La Douceur de l’enfer) illustre d’un trait réaliste élégant et dynamique à souhait. Le dessinateur a su retranscrire graphiquement les changements de Niklos et développer une belle expressivité chez tous les personnages tout au long de la série. La prestation fournie est une nouvelle fois superbe et l’approche chromatique de Benoît Bekaert (Bagdad Inc.) l’exacerbe subtilement.
Un bon album qui conclut de belle manière cette excellente série. Adieu Niklos !
Stéphane Girardot
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4 Responses to “Niklos Koda #15”
27 juin 2017
Xavier« Une fin laissant libre cours aux lecteurs quant à sa signification?? »
OK, d’accord, mais je serais tout de même assez curieux de savoir quelle signification vous lui donnez à cette fin? Car, pour ma part et à mon grand regret, je n’ai pas compris où les auteurs voulaient en venir et surtout qu’est-ce qu’il advient vraiment de Niklos Koda à la fin de cet ultime tome….
27 juin 2017
Stéphane GirardotBonsoir Xavier, Il est évident que Niklos Koda devient le Spiborg ; il se volatilise. Il prend le contrôle du Livre des plaintes et des pleurs en se laissant ingérer par celui-ci afin de l’effacer et ainsi protéger sa famille. Et par la même, protéger le monde de la magie de son néfaste pouvoir ! Bien à vous.
27 juin 2017
XavierBonsoir et merci pour votre retour. En ce qui me concerne, je pense que le but ultime de Koda était de pouvoir maîtriser le Spiborg afin de devenir le plus grand magicien au monde et même être prêt à y délaisser sa famille pour le devenir. On voit d’ailleurs au fil des tomes qu’il s’en éloigne pas à pas mais sans doute aussi pour leur éviter des malheurs puisqu’il est possédé par la magie noire du VI livre. Je vous rejoins sur le fait qu’il devient le Spiborg mais donc aussi le plus grand magicien du monde. Le Spiborg n’est pas si néfaste, tout dépend de ce qu’on en fait (enfin, je pense). Koda se volatilise mais est-ce qu’il perd pour autant son enveloppe corporelle ? Est-ce qu’il meurt? J’en doute! Sinon, quel serait l’intérêt d’avoir cherché à maîtriser le Spiborg et les secrets du VI livre si c’est pour disparaître sans avoir pu montrer ses exploits de grand magicien à la face du monde. Sa pseudo disparition reste un mystère très frustrant pour moi. Chacun aura son interprétation concernant la fin mais elle reste trop ouverte et nébuleuse pour entièrement me satisfaire….
29 juin 2017
Stéphane GirardotMais, il utilise ce pouvoir face Barrio Jésus, ce qui semble être l’ultime épreuve pour Niklos. On peut aussi penser qu’une réapparition du magicien, désormais le plus puissant, est possible de manière immatérielle. Cependant, je comprends votre frustration. En ce qui me concerne, cette fin laisse ouvert le champ des possibles et me convient. Il reste une part de mystère où notre imagination a la main !