- Titre(s) : Night Fever
- Scénariste(s) : Ed Brubaker
- Dessinateur(s) : Sean Phillips
- Coloriste(s) : Jacob Phillips
- Editeur(s) : Delcourt
- Collection : Contrebande
- Parution : Octobre 2023
- Prix : 16,95 €
- EAN : 9782413080848
Agent littéraire pour le marché international, Jonathan Webb passe beaucoup de temps à l’étranger pour vendre les romans de sa maison d’édition sur des salons. Loin de ses idéaux de jeunesse, il s’est lentement résigné à ce travail exténuant et peu emballant, qui ne l’a pourtant pas empêché de créer un foyer confortable avec sa femme et ses fils. Mais cet énième voyage en Europe est celui de trop. Incapable de trouver le sommeil, il se laisse aller à suivre un couple dans une soirée privée, usurpant adroitement la place d’un autre. Abandonnant son identité pour une nuit, il revit et oublie ses doutes. Un certain Rainer l’entraîne alors dans un autre monde, où tout lui semple possible…
« Comment avais-je réussi à m’arrêter avant de tout reperdre? Facile… J’étais juste devenu quelqu’un d’autre… Sans mes angoisses et mes responsabilités. Je commençais à trouver tout ça très drôle… »
Petite pause entre deux albums de la fabuleuse série Reckless, ce Night Fever prolonge le plaisir de la collaboration entre Ed Brubaker et la famille Phillips père et fils. On sait depuis longtemps qu’on ne prend pas trop de risques en s’engageant dans une histoire concoctée par ce duo devenu trio fonctionnant sur la même longueur d’onde. Le scénariste a ainsi concrétisé une vieille idée, couplée au désir du dessinateur britannique d’avoir un autre cadre que le Los Angeles des années 70/80. Il en résulte un thriller étrange, au ton faussement éthéré, oscillant entre déformation de la réalité et rêverie un peu floue. Tout comme le personnage central, on peine à comprendre ce qui se passe et ce qui pourrait sortir de son imagination. Les auteurs jouent habilement avec l’apparition de l’énigmatique Rainer, sorte de Tyler Durden loin de son Fight Club, et dont on doute même de l’existence, jusqu’à un final qui met la plupart des choses au clair, non sans laisser quelques bribes de mystères. Graphiquement, les petites rues européennes et les voitures françaises donnent un ton assez décalé à l’ensemble, toujours aussi merveilleusement dessiné et mis en couleurs avec justesse.
Un nouveau thriller qui joue habilement avec les nerfs.
Arnaud Gueury
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