Titre : Blue Canyon
Scénaristes : Fred Duval & Jean-Pierre Pécau
Dessinateur : Colin Wilson
Coloriste : Jean-Paul Fernandez
Éditeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Parution : Juin 2021
Prix : 14,95€
Lorsque l’acteur vedette de sa nouvelle production fait un infarctus en plein tournage, Louise Hathaway doit se résoudre à engager le seul capable de sauver son film : John Mac Nabb, alias « L’Etoile solitaire ». Mais le comédien a un souhait avant d’accepter : rejoindre le tournage à cheval, en traversant une réserve navajo pendant trois jours, au côté de Nevada Marquez, afin de s’imprégner du rôle. Mais la star a des dettes et la pègre va tenter de le stopper avant son arrivée à Monument Valley. Nevada, qui cherche toujours le maudit Carlsen, ne se doute pas que son ennemi va venir lui-même croiser sa route…
« Est-ce qu’il vous arrive de vous intéresser à autre chose qu’à votre propre personne, Mac Nabb?
– Impossible, j’ai déjà tellement à faire avec elle. »
Alors qu’on pouvait penser que le mystère autour de Carlsen demeurerait un fil rouge pendant plusieurs albums, les auteurs décident d’en dévoiler beaucoup dès cet opus. Tout le passé commun de Nevada et Louise n’est pas dévoilé, certaines zones d’ombre existant encore, mais ce tome met d’ores et déjà fin à plusieurs pistes. Ce choix surprenant de la part des scénaristes se justifiera sans doute par de nouvelles idées pour la suite, si bien qu’on a déjà hâte de les découvrir, en faisant pleinement confiance à Fred Duval et Jean-Pierre Pécau. Cette chevauchée dans le désert américain, bien différente de la course-poursuite en Harley-Davidson du volume précédent, montre leur volonté de se renouveler et de jouer avec les codes du western moderne. Leur intrigue, autour du tournage d’un film en décor naturel, mêlée à une ambiance mafieuse des années 20, est un formidable tour de force qui enchante, leur acolyte Colin Wilson faisant une nouvelle fois mille merveilles de son trait puissant. L’artiste n’a plus rien à prouver dans le genre western, qu’il maîtrise aussi bien que le reste, mais le voir passer aussi aisément des paysages secs et sublimes de la Monument Valley aux villes en pleine expansion reste quelque chose d’extraordinaire.
Une série qui varie les registres et les ambiances dans un cadre toujours aussi magnifique.
Arnaud Gueury
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