- Titre(s) : À peu près preux
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Turf
- Editeur(s) : Delcourt
- Collection : Terres de légendes
- Parution : Janvier 2023
- Prix : 14,95 €
- EAN : 9782413043669
Le sergent Bonvoisin continue sa course effrénée dans le château afin d’échapper aux soldats de la Garde Royale. Après de multiples incidents lors de son parcours, le voilà déguisé en chevalier en plein cœur de la commanderie. Il n’a pas d’autre choix que de courir et ce, malgré le poids de l’armure qu’il porte, afin de sortir de cette impasse et de pouvoir poursuivre l’enquête sur la disparition de la Reine. Comme si cela ne suffisait pas, sur celle du sous-aspirant Baltimore qui s’est évaporé sur la scène de crime, ne l’oublions pas ! En volant un scooter électrique, « l’à peu près preux » s’en sort avant de chuter par la trappe de la buanderie. C’est à ce moment-là que débute une session extraordinaire du conseil des ministres, une réunion plutôt insipide où l’on apprend néanmoins une autre disparition et qui est interrompue par l’apparition d’Ambroise 1er, en totale infraction avec sa peine à purger. Mais cela ne dure qu’un petit instant car Clément XVII le congédie avec fermeté. Celui-là, c’est certain, prépare quelque chose ! Quant à l’inspecteur Valentin Pujol Terrasson Roussin, il est toujours entre les pattes de la Podespo et il n’est pas près d’en sortir. Ha, il y a du neuf du côté du théâtre. Et c’est plutôt intéressant…
Turf prend encore et toujours son temps pour développer l’enquête sur la disparition de la reine Ophélie et ainsi permettre au sergent Bonvoisin et son acolyte Baltimore de la retrouver (peut-être ?). L’inspecteur Roussin est quant à lui un peu hors-jeu en ce moment ! L’auteur se joue de ses lecteurs mais également de nous et le dit ouvertement dans un de ses excellents récitatifs : “Mais, afin de satisfaire l’impatience du lecteur ou du bouillant critique du Neuvième art, qui trouve que le récit n’avance guère… » (page 37). Le scénariste s’amuse aussi de ses héros, notamment de ce bon sergent qui se déguise en page, en chevalier puis se travestit en courtisane du roy. En ce qui nous concerne, nous ne lui en voulons absolument pas car cela nous régale ! Tous ses dialogues, surannés ou non, sont d’une grande finesse et truffés de références. Pour exemple en page 32, Célestine Parfaite s’exclame : “Soyons désinvolte ! N’ayons l’air de rien !”, des paroles de Tostaky du groupe Noir Désir. Ou encore les prénoms de l’inspecteur Roussin, tirés des Brigades du Tigre. Quelque que soit le rythme narratif, nous ne sommes jamais déçus. Bien sûr, il en va de même pour la retranscription graphique dont le niveau d’excellence est à chaque fois situé très très haut. Chaque case, chaque planche est un émerveillement ! D’après le cliffhanger, il est possible que le treizième tome apporte un certain nombre de réponses. Mais avec Turf on ne sait jamais ce qui peut se passer !
On adore, on aime La Nef des fous. On vénère Turf pour sa créativité ! Et on en veut encore et toujours plus !
Stéphane Girardot
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