- Titre(s) : Les Navigateurs
- Scénariste(s) : Serge Lehman
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Stéphane de Caneva
- Editeur(s) : Delcourt
- Parution : Octobre 2024
- Prix : 26,99 €
- EAN : 9782413049944
Lorsqu’ils étaient adolescents, Max, Arthur, Sébastien et Neige formaient la « bande du Panorama », liée par le fait d’habiter la même rue et des goûts communs. Quelques années plus tard, la jeune fille, partie en Angleterre, s’est éloignée du trio, toujours aussi soudé. Lorsqu’elle réapparait et les invite chez elle, c’est tout leur passé qui refait surface. Max, qui avait eu un début d’aventure avec elle à l’époque, se prépare particulièrement. Il y retourne même plus tard mais, en arrivant devant son domicile, une vision étrange et un bruit horrible qui alerte tout le quartier le fait sombrer dans l’horreur. Pour lui et ses amis, Neige a été piégée dans la troublante fresque qu’elle venait de découvrir sous une tapisserie…
« Le hurlement semblait venir de très loin, comme atténué par la distance. Il a cessé dès qu’Arthur a remis la tapisserie en place, mais on n’est pas restés une minute de plus dans la maison. »
Serge Lehman est assurément l’un des seuls – pour ne pas dire le seul – auteurs capables d’un tel scénario ! Après avoir la mis la main à quelques chefs d’œuvre de la bande dessinée moderne, il réalise avec Les Navigateurs un travail exceptionnel, dans lequel pointe l’influence d’un Stephen King pour la qualité de sa créativité en matière de surnaturel et son soin dans les relations entre des personnages tiraillés par leur passé. Mais, en plus de cela, il ajoute une touche toute personnelle, une spécificité bien française dans sa mythologie et son histoire, et un rapport à l’art qui suscitent l’admiration. L’album brasse un tel nombre de thèmes, de références, de trouvailles, entre recherches méthodiques et pure créativité, qu’on pourrait en parler longtemps en effleurant juste le sommet. Les trois personnages principaux, animés de leurs doutes et leurs failles, sont terriblement attachants et ont chacun un rôle capital dans l’intrigue. De rebondissements en découvertes, on vibre avec eux, on s’inquiète, on est perdu, on comprend, bref on vit. Pour porter cette merveille de récit, il fallait un très grand dessinateur. Stéphane De Caneva en est un. Il parvient en effet à faire basculer l’histoire en une fraction de seconde, en une « simple » double-planche qui fait instantanément comprendre que rien ne sera comme on pourrait l’attendre. Son changement de style graphique pour illustrer un autre univers est également une superbe réussite qui donne envie d’en voir davantage.
Tout simplement un des albums de l’année !
Arnaud Gueury
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