
© Glénat, 2021
Titre : Le Théâtre des ombres
Scénariste : Mathieu Mariolle
Dessinateur : Guénaël Grabowski
Coloriste : Denis Béchu
Éditeur : Glénat
Parution : Mai 2021
Prix : 15,50€
1899. L’empire britannique et la Russie tsariste se livrent une guerre coloniale et diplomatique à l’autre bout du continent. Dans ce jeu de dupes où la frontière entre les deux camps est floue, les plus riches n’hésitant pas à négocier avec l’ennemi, l’agent Kimball O’Hara profite de son parcours unique pour se mêler à la foule, non sans être dégouté de ce « Grand Jeu » comme l’appellent ses compatriotes. Hélas, en poursuivant un agent double anglais, il est tenu responsable d’un attentat et pourchassé par une vieille connaissance. Pour trouver les preuves de son innocence, coulées dans la baie de Bombay, il lui faudrait un appareil exceptionnel. Un sous-marin légendaire, si fabuleux que son existence tient du mythe. Tout comme son possesseur, le capitaine Nemo. Or Nemo existe, tout comme son Nautilus. Kim devra le libérer des Russes et de la plus inatteignable des prisons du monde pour laver son honneur…
« Regardez autour de nous, des dignitaires des deux empires festoyant ensemble comme si de rien n’était. Il faut bien célébrer le couronnement de notre nouveau vice-roi! Et puis, le jeu des alliances internationales est fluctuant. »
Mathieu Mariolle parvient à mêler deux récits extraordinaires, deux chefs d’œuvre de la littérature populaire qui l’ont marqué et qui ont pour point commun l’Inde, terre de naissance ou d’accueil des deux héros : le capitaine Nemo, créé par Jules Verne en 1869 dans Vingt mille lieues sous les mers, et Kimball O’Hara, apparu en 1900 dans Kim, de Rudyard Kypling. L’époque et les lieux visités permettant toujours d’offrir un terrain d’aventure hors norme, le scénariste imagine donc une intrigue liant ses personnages dans une épopée trépidante, à la fois crédible dans son cadre – la rivalité entre Britanniques et Russes en Asie – et fantaisiste dans son propos. Dynamique, épique, inspiré, ce premier tome retarde au maximum la découverte de celui qui donne son nom à la série, ce merveilleux sous-marin qui fait tant rêver depuis si longtemps. Entre-temps, Guénaël Grabowski multiplie les scènes spectaculaires, avec un sens du rythme impressionnant et de nombreux plans évocateurs. Pour un premier album, c’est absolument bluffant ! Porté par une colorisation qui amplifie l’impact de ses planches, les séquences font ressentir l’influence des plus grands récits d’aventure qui soient.
Une fantastique aventure portée par le souffle épique des récits populaires.
Arnaud Gueury
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