
© Glénat, 2014
Titre : L’Ecole de la vie
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Ismaël Méziane
Éditeur : Glénat
Collection : Tchô! La collec…
Parution : Août 2014
Prix : 9,99€
Nassim est un petit garçon adorable. Il travaille bien à l’école et fait volontiers ses devoirs avec son tonton Kader qui, après son travail, prépare un concours de Droit. Malheureusement, durant la récréation ou à la sortie des classes, il se fait souvent embêter et frapper par les grands. Son copain Eddy lui conseille alors de venir faire de la boxe en cachette avec ses autres amis, Djibril et Louisa, chez Moussa. Il refuse car il sait que sa mère serait furieuse si elle l’apprenait. D’ailleurs, sa maman a une bonne nouvelle à annoncer. En effet, elle a décroché un entretien à la Trucks 3000 avec de grandes chances d’être embauchée. Profitant de l’euphorie du moment et de la fin du repas, pépé Belkacem lui suggère de mettre son fils à la boxe en argumentant que le petit aime ça. Ce à quoi elle s’oppose sans surprise. Le lendemain, Nas rentre avec un œil au beurre noir en prétextant être tombé dans les escaliers. Mais la ruse ne marche pas avec son grand-père qui prend l’initiative de le mener à la salle de boxe.
Une fois la lecture de Nas poids plume finie, force est de constater que le Prix des écoles d’Angoulême 2015 attribué à la série est plus que mérité. Un très beau coup de projecteur sur Ismaël Méziane qui propose ici sa première bande dessinée, réalisée avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité et où un soin particulier a été apporté à la caractérisation des personnages. Le récit est frais et surtout ne sombre ni dans le pathos ni dans les clichés auxquels on aurait pu s’attendre. En effet, le jeune auteur aixois aborde de nombreux thèmes sociétaux comme le chômage, le harcèlement moral (envers la gente féminine) ou encore les violences à l’école avec une justesse de ton qui ne pourra que toucher. On ressent également un profond respect envers la famille au travers de situations simples mais ô combien explicites. L’Ecole de la vie – titre emprunté à IAM – c’est aussi la boxe, élément majeur de l’histoire, qui est mise en avant comme vecteur de canalisation des peurs de Nassim. Graphiquement, le trait faussement naïf et tout en rondeur d’Ismaël Méziane confère la légèreté nécessaire à ce récit destiné à la jeunesse.
Un premier album très prometteur pour le prochain round !
Stéphane Girardot
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