Titre : Mémoires d’outre-monde
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Chanouga
Éditeur : Paquet
Collection : Cabestan
Parution : Avril 2014
Prix : 15€
En voyant un jeune garçon jouer au bord de l’eau avec son voilier en bois, près du phare dont il s’occupe avec Louise, Narcisse pense. Alors qu’un grain approche, il l’invite chez lui et raconte son histoire. Il se revoit à l’âge de douze ans prendre le chemin du port des Sables d’Olonne pour répondre à l’appel de la mer. C’est en mai 1856, au grand dam de ses parents Martin et Marthe, qu’il embarque sur le sloop l’« Eugénie » pour être mousse. Rêvant de plus grands voyages, il change quelques temps après de navire pour rejoindre l’équipage d’une goélette à hunier. Cette dernière expérience ne lui laisse pas un bon souvenir et le mène jusqu’au port de Marseille où, grâce à Louisa, il rencontre Herman. Ce dernier lui permet de prendre la mer sur le clipper « Saint Paul », un trois-mâts carré, en direction de l’Australie. Le jeune marin entame sans le savoir un périple dont l’issue changera à jamais sa vie.
Après un excellent premier album, De Profundis également édité aux éditions Paquet, Chanouga change quelque peu de registre avec Narcisse. Même si il est également question d’un marin naufragé puis rescapé, nous ne sommes plus dans le domaine de l’onirisme. En effet, l’auteur nous propose de découvrir l’histoire incroyable mais bien réelle de Narcisse Pelletier. Ce dernier, parti en mer à l’âge de douze ans en 1856, fût laisser pour mort après un naufrage dans l’archipel de la Louisiade et retrouvé par hasard en 1875 parmi les «naturels» du Cap Flattery (NDLR : un dossier de quatre pages en fin d’album apporte des informations sur les origines de la série et dévoile des documents d’époque). Un récit très intéressant, entrainant et vraiment bien écrit. Bien sûr, il y a une part d’interprétation car il y a peu d’ouvrages à ce sujet. Mais, on se laisse embarquer avec plaisir dans cette première partie qui nous relate le départ en mer et le naufrage du jeune matelot. Et au délice de la lecture se joint la délectation visuelle. Les planches de Chanouga, traitées en couleurs directes (NDLR : vous apprendrez dans la future interview que non ! Bluffant !), sont absolument superbes. Le dessinateur réalise d’ailleurs quelques illustrations pleine page de toute beauté.
Une série à découvrir que l’on ait le pied marin ou pas !
Stéphane Girardot
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