Titre : Dans l’antre du dragon
Scénariste : Loïc Dauvillier
Dessinateur – Coloriste : Thierry Martin
Éditeur : La Gouttière
Parution : Juin 2014
Prix : 9,70€
Qui ne s’est jamais pris au jeu d’enfiler un déguisement et de découvrir l’intégralité du monde imaginaire qui va avec, des personnages qui le peuplent aux événements qui s’y déroulent ? Myrmidon, en endossant le costume de chevalier, va pouvoir devenir le fier détenteur d’une épée. Mais qu’advient-il lorsque l’on n’a jamais appris à la manier ? Elle se prend dans les cases au risque de les voir s’effondrer. Il faut alors ruser pour ne pas se retrouver emprisonné, quitte à se retrouver nez-à-naseau avec un dragon et ses petits. Courage et astuce seront les clés de la délivrance.
Après le pays des Cow-boys et l’espace, avant l’île des Pirates, Myrmidon pénètre aujourd’hui dans l’antre du dragon. Le moins que l’on puisse dire de ce petit bonhomme héros d’album jeunesse, c’est qu’il a tout d’un aventurier. Propulsé à chaque tome dans un nouvel univers, il a la curiosité d’aller voir ce qui se cache derrière, dût-il affronter des dangers et trouver les ressources nécessaires pour s’en tirer indemne. Dans ce troisième volume, Myrmidon ne doit pas seulement interagir avec les habitants des contrées qu’il découvre, mais également avec une toile de fond qui le prend au dépourvu en se déconstruisant sous ses yeux incrédules. Cela rend cet album muet en format à l’italienne particulièrement interactif étant donné que la surprise vient d’où on ne l’attend pas, à savoir que les cases, prenant vie, deviennent des éléments de scénario et de décor à part entière et que notre chevalier est bien obligé de composer avec leurs facéties. L’ingénieux jeu de contours et d’intérieur-extérieur ne s’arrête pas là puisque l’opposition entre le petit garçon et le dragon tient autant dans l’action que dans leurs représentations. Là où l’un est entièrement colorisé, l’autre n’est représenté que par une silhouette. Et ce décalage est encore plus accentué lorsque le dragon encadre de cette imposante silhouette la case où Myrmidon a trouvé refuge.
Sans cette mise en scène particulièrement originale et ce procédé de contrastes, nous aurions uniquement affaire au classique combat chevalier-dragon. Or, dans un monde imaginaire, on sort forcément du cadre habituel… ce que les auteurs se sont allègrement amusés à prendre au pied de la lettre.
Emmanuelle Pignard-Péguet
Réagissez !
Pas de réponses à “Myrmidon #3”