Titre : Tome 2
Scénariste – Dessinateur : Gou Tanabe
Éditeur : Ki-oon
Collection : Les Chefs d’oeuvre de Lovecraft
Parution : Mars 2019
Prix : 15€
En rejoignant le campement du professeur Lake, les scientifiques de l’université Miskatonic ne découvrent que les restes d’un carnage incompréhensible. Dépassés par l’horreur de la situation, ils remarquent toutefois qu’un des membres manque à l’appel, ce qui les poussent à prendre leur courage à deux mains pour tenter de secourir le survivant. Le professeur Dyer décide donc de franchir l’effrayante chaîne de montagnes les séparant d’un monde glacé inexploré. En la survolant, se dévoilent au professeur Danforth et lui ce qui ressemble à une titanesque cité abandonnée, ne ressemblant à rien de connu sur la planète. Leur exploration de ces vestiges où règne la mort va les confronter à une vérité que la conscience humaine peut à peine supporter…
« C’était donc vrai… Edgar Allan Poe a bien eu accès à des sources insoupçonnées et dangereuses en écrivant ses Aventures d’Arthur Gordon Pym il y a un siècle! »
L’exercice dans lequel s’est lancé Gou Tanabe était périlleux, pourtant le mangaka s’en sort haut la main. Adapter le texte de H.P. Lovecraft n’est pas une chose aisée, surtout dans cette seconde partie où il est longuement question de la révélation de l’existence de créatures fantastiques et cauchemardesques difficiles à appréhender pour un esprit scientifique tel que celui des personnages. Représenter l’indicible est par nature plus que complexe, mais les planches offertes sont d’une lisibilité et d’une justesse très inspirées. La civilisation des « Anciens », leurs conflits contre d’autres visiteurs, la création des terrifiants Shoggoths et leur cri qui fait perdre la raison, tout est clair malgré des dessins poussés à un haut niveau de détail. Gou Tanabe parvient surtout à faire passer l’horreur que découvrent les explorateurs sans abuser des ambiances angoissantes, simplement par une parfaite utilisation de l’encrage et des ombres.
Un second tome magnifique, toujours sublimé par la qualité de son édition et notamment sa couverture en faux cuir.
Arnaud Gueury
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