- Titre(s) : La Maladie des portes
- Scénariste(s) : Stéphane Betbeder
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Paul Frichet
- Editeur(s) : Glénat
- Parution : Septembre 2023
- Prix : 13,95 €
- EAN : 9782344049723
Bloquée par une extrême timidité qui la rend incapable d’articuler le moindre son, Mikki est emmenée par ses parents à la Clinique Mortelente, où elle a été choisie pour un traitement expérimental auquel ont postulé des milliers de candidats. Après une présentation un peu étonnante, la jeune fille se voit projetée dans un monde familier mais inquiétant. Un étrange garçon, le « super-héros des cavernes », la prend sous son aile et tente de lui expliquer où elle est. Il lui est ainsi révélé que chaque porte ouvre sur un endroit inconnu et aléatoire, ce qui complique toute exploration. Un incident va d’ailleurs rapidement les pousser à fuir le danger sans savoir où aller…
« T’essaies de me dire quoi? Ah! Tu veux savoir combien de vies on a? Ben, on n’en a qu’une! Tu veux dire dans ce monde? Même réponse. »
Avec ses jeunes héros, son univers très « young adult », ses couleurs assez vives et son petit format, cette bande dessinée semble clairement s’adresser à un lectorat adolescent. Pourtant, la richesse du récit, les nombreuses pistes à peine évoquées, les rebondissements nombreux et la totale incertitude de là où vont nous mener les auteurs – malgré le texte de l’éditeur qui semble en dire trop sur la quatrième de couverture – risquent d’en déstabiliser certains. On ne pourra donc que conseiller aux adultes curieux de s’intéresser à cette aventure trépidante, sans temps mort. Les thématiques, les protagonistes et quelques mystères rappelleront d’autres séries du même genre (Seuls, Green Class ou Créatures, pour ne citer que celles-ci), mais Stéphane Betbeder multiplie les petites trouvailles qui donnent à la série un cachet unique et bizarre. On sent ainsi très vite que le scénariste se garde de trop en révéler pour donner envie de se plonger dans les prochains épisodes. De son côté, Paul Frichet, l’un de ses comparses les plus efficaces, s’essaie à un nouveau registre dans Mikki et la traversée des mondes. Plus coloré, urbain et énergique que dans Inlandsis ou L’Arche de Néo, deux titres absolument superbes, son style s’adapte parfaitement aux contraintes et dévoile une nouvelle facette de son talent. Si la gestion des couleurs est une nouvelle fois remarquable, son trait sait osciller entre gravité et humour dans un tout autre genre. Et on sent bien que tout ça n’est qu’un début !
Une entrée en matière intrigante, complexe mais déjà fabuleuse.
Arnaud Gueury
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