- Titre(s) : The Mighty
- Scénariste(s) : Peter J. Tomasi & Keith Champagne
- Dessinateur(s) : Peter Snejbjerg & Chris Samnee
- Coloriste(s) : John Kalisz
- Couverture : Dave Johnson
- Editeur(s) : Urban Comics
- Collection : Urban Indies
- Parution : Février 2024
- Prix : 30,00 €
- EAN : 9791026829447
Alors qu’elle menait des essais atomiques au sortir de la seconde guerre mondiale, l’Amérique s’est brusquement découvert un vrai super-héros sous les traits d’un jeune soldat devenu le symbole et l’ange gardien de la nation. Bien des choses ont changé grâce à lui, mais le monde n’est pas pour autant plus en paix. Alors qu’il a grandi en adulant Alpha One, qui l’a sauvé enfant d’un accident ayant coûté la vie à ses parents, Gabriel Cole devient le chef de la section Omega à la mort de son mentor, en charge de la relation avec le surhomme. Flatté par la confiance qu’on lui témoigne, Gabe prend plaisir à le côtoyer. Pourtant, quelques mystères vont l’amener à se questionner sur ses actes et motivations…
« Donner de l’espoir aux gens est une bonne chose. Mais leur en donner de faux, ce n’est pas bien.
– C’est ce que tu penses de moi? Que je donne de faux espoirs aux gens? »
En publiant cette aventure parue il y a déjà plusieurs années aux Etats-Unis, entre 2009 et 2010, Urban Comics prend un peu le risque de se confronter à d’autres tentatives d’humaniser les super-héros et d’explorer leurs zones d’ombre. Si l’exercice tenté par Peter J. Tomasi et Keith Champagne ne démérite pas, il se heurte aussi à d’autres récits qui ont bien mieux exploité l’idée. Sans même parler du chef d’œuvre Watchmen, un auteur comme Mark Millar a souvent déconstruit le mythe de bien des manières avec une réussite inégale. Ici, les scénaristes créent un ersatz de Superman pour broder ensuite sur ce que pourrait faire un tel être omnipotent et solitaire. La mise en place ne surprend pas vraiment, avec les passages obligés pour que les pions se mettent en place patiemment, mais la suite est trop brutale et la fin trop peu surprenante pour que l’ensemble mérite la postérité. La réflexion est bien vite expédiée au profit d’une longue bataille ennuyeuse qui laisse de marbre. Avec des dessinateurs comme les excellents Peter Snejbjerg et Chris Samnee, il est vraiment dommage de ne pas avoir eu une intrigue plus forte qui aurait pu mieux exploiter leur grand talent.
Une histoire de face cachée de super-héros comme on en a hélas lu déjà beaucoup.
Arnaud Gueury
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