Titre : French lover
Scénariste : Arnaud Le Gouëfflec
Dessinateur – Coloriste : Yannick Grossetête
Éditeur : Fluide Glacial
Parution : Mai 2018
Prix : 10,95€
Jusqu’à récemment, Michel était l’exemple-même du type sans intérêt, invisible pour ses collègues de bureau et pour les femmes, sans charisme ni présence. Le loser solitaire parfait. Puis, du jour au lendemain, sa vie a changé. Les filles se retournent sur son passage, rient à ses blagues, pouffent quand il s’approche… Il ne faut même pas longtemps pour que certaines se jettent sur lui au boulot, au cinéma, même sa patronne et quelques starlettes croisées en boîte. Michel prend vite conscience qu’il est devenu irrésistible et rattrape des années de frustration. Mais un tel pouvoir n’est pas sans conséquence et le french lover va devoir se libérer de ce qui devient une malédiction…
« Et voilà comment je suis devenu un connard. Le plus odieux connard peut-être. Encore qu’en matière de connerie on n’est jamais si seul. Mais de tous les connards, j’étais le premier sur le podium. »
Après Mondo Reverso, Arnaud Le Gouëfflec livre une sympathique satire de la société et du machisme à travers les déboires du pauvre Michel, aussi pathétique comme loser que comme séducteur. Qu’il galère en amour ou qu’il tombe les filles à la pelle, le personnage ne peut éviter les emmerdes et c’est assez drôle. L’album n’est pas pour autant un recueil de gags mais plutôt une comédie douce-amère rapidement lue qui possède quelques scènes bien senties et un soupçon d’érotisme. Dommage que les héros n’aient pas plus de temps pour être développés car le potentiel est là et il pointe un léger sentiment d’incomplétude à la fin de la lecture. De son côté, Yannick Grossetête, auteur du récent 90 minutes chez Delcourt, livre une excellente partition. Son style graphique un peu caricatural, qui n’est pas sans rappeler parfois celui de Benoit Feroumont, et sa colorisation informatique conviennent parfaitement à l’ambiance recherchée et donnent envie d’en voir davantage.
Une tragi-comédie dans l’air du temps.
Arnaud Gueury
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