Titre : Meyer – Derniers pas dans la mafia
Scénariste : Jonathan Lang
Dessinateur : Andrea Mutti
Coloriste : Andre Szymanowicz
Couverture : Shawn Martinbrough
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Collection : H1 Originals
Parution : Octobre 2019
Prix : 17,99€
Floride, 1982. Aide-soignant dans une déprimante maison de retraite en pleine période de probation, David Greene se voit confronté à un curieux vieux juif qui lui demande son aide pour se faire la malle. D’abord réticent, la perspective de toucher une belle somme et de sauver l’appartement de sa mère finit par le convaincre de participer à l’évasion la moins spectaculaire du monde. Pourtant, les deux complices s’embarquent sans le savoir dans une cavale qui va les mêler à une redoutable trafiquante de drogue, des surveillants rancuniers ou des motards énervés. Un peu dépassé par les événements, le vieux Meyer n’avait pourtant qu’une idée en tête en quittant sa résidence. Pas sûr qu’il puisse atteindre son rêve…
« Quand on a un as en main, la plupart des gens croient à un bluff. C’est ça qui est drôle avec la vérité, les gens y croient rarement. Ils avalent un mensonge comme un shot de bourbon… Mais la vérité? Les gens y sont allergiques. »
En faisant partie des premières parutions du label H1 Originals, des comics créés par les Humanoïdes Associés destinés à être édités presque simultanément des deux côtés de l’Atlantique en profitant de leur implantation à Los Angeles et de leur renommée en France, Meyer a la lourde tâche d’imposer sur le marché des titres pour asseoir leur réputation. Si l’album n’est clairement pas dépourvu de qualités, à commencer par ses dialogues, son énergie constante et ses personnages attachants, plusieurs éléments risquent de refroidir les lecteurs. A commencer par le manque de profondeur des seconds couteaux, bourrins et sans intérêt, des péripéties pétaradantes jusqu’à l’épuisement et une narration pas toujours claire. Si bien que l’histoire se révèle vite fatigante, avec un gros risque de décrocher avant la fin. Pourtant, Jonathan Lang avait la bonne idée de mêler des éléments personnels – les histoires de son grand-père – avec le destin du réel Meyer Lansky, mafieux juif qui rêvait d’une fin de vie en Israël, et des lieux qu’il connait et dont l’époque rappelle le Scarface de Brian De Palma, mais son envie d’en rajouter encore et encore autour des deux héros lui nuit. Efficace, le trait d’Andrea Mutti (Les Adieux du rhinocéros) peine parfois lui aussi à canaliser tous ces éléments et toute cette énergie débordante, qui pourra toutefois contenter les amateurs de poursuites échevelées.
Une création moyennement convaincante, usante mais pleine de bonnes idées pas toujours bien utilisées.
Arnaud Gueury
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