- Titre(s) : Belgique, c’est chic
- Scénariste(s) : Nicolas Juncker
- Dessinateur(s) : Simon Spruyt
- Coloriste(s) : Léa Chrétien
- Editeur(s) : Le Lombard
- Parution : Septembre 2023
- Prix : 15,95 €
- EAN : 9782808210287
Le dragon Dragon nous avait promis de parler de Danton, du général Dumouriez et de la Belgique dans la suite de ses mémoires. C’est bien pour cela que nous le retrouvons sur le champ de bataille le 6 novembre 1792 à Jemappes où il vient juste de trucider son cheval. Fût-ce involontaire ou volontaire comme en est convaincu le citoyen Louis-Philippe Égalité ? Dans tous les cas, cela lui a permis d’y survivre et de voir Charles François du Perrier du Mouriez libérer la Belgique du joug autrichien. Alors que ce dernier discute avec l’éminent chancelier de Brabant de l’avenir du plat pays, quitte à faire un peu d’ingérence, d’autres ont une vision différente de la situation. Danton est envoyé par la Convention pour enquêter sur les problèmes de fournitures rencontrés par l’armée. De fait, il décide d’arrêter ces « détournements » qu’il orchestre lui-même avec le dragon Dragon et de « saisir » les richesses artistiques dont regorgent la Belgique. Il rédige derechef un décret stipulant que « l’armée révolutionnaire aura le droit de tout réquisitionner en pays conquis pour la subsistance des troupes ». Ainsi, de Gand à Bruxelles, des peintures de Rubens, de Van Eyck, des sculptures de Michel-Ange et bien d’autres œuvres encore disparaissent.
Ce deuxième volet des Mémoires du dragon Dragon est tout aussi corrosif que le précédent. La relecture des événements qui entourent la Révolution française proposée par Nicolas Juncker se poursuit cette fois-ci en Belgique où le scénariste pointe subtilement – sous couvert de l’humour – l’ingérence et la suffisance voire l’arrogance dont a fait preuve la France à l’égard de son voisin belge durant cette période. Bien sûr, nous ne boudons pas notre plaisir de retrouver le soldat le plus couard, pervers et corrompu de la République, car il nous fait vivre ces grands faits historiques sous un angle tout à fait nouveau – fictif bien évidemment ! – que l’Histoire avec un grand H vient rectifier avant que nous ne refermions l’album. Surtout, cela nous pousse à réviser nos classiques et nous remettre à niveau. Il faut avouer que l’association “de malfaiteurs” entre Danton et le dragon Dragon est ici des plus tonitruantes ! Mention spéciale pour les titres de tome trouvés par le scénariste qui sont en complet décalage pour être raccord avec des titres de chansons (Valmy, c’est fini et La Belgique, c’est chic). L’interprétation graphique de Simon Spruyt est au diapason. Le trait est expressif à souhait et la truculence retranscrite à merveille. Petit changement, c’est Léa Chrétien qui se charge avec brio de la mise en couleurs.
Une suite intéressante et tellement drôle !
Stéphane Girardot
Réagissez !
Pas de réponses à “Mémoires du dragon Dragon (Les) #2”