Titre : L’Histoire de Ruth Jacob
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Romain Renard
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2022
Prix : 29€
Paul Rivest est de retour à Melvile où il ne compte rester que très peu temps, quelques heures tout au plus, afin de régler le testament de sa grand-mère. Cela fait vingt-cinq ans qu’il n’y a plus mis les pieds, depuis le terrible incendie de 1987. Cet été-là, comme chaque année, l’adolescent passait les vacances chez sa grand-mère et retrouvait son ami Thomas. Mais surtout, il rencontrait son premier amour : Ruth Jacob. Une fille passionnée de musique et comédienne à l’occasion de la pièce de théâtre Abraham Tréjean, histoire d’un héritage dont les répétitions, avec l’enseignante Jane Champion, rythmèrent cette période estivale. Cependant, son père, le pasteur Silas Jacob, ne voyait pas d’un bon œil sa participation à cette activité. Il faut dire que l’homme avait un passé trouble et ne laissait pas que peu de liberté à sa progéniture. C’est ce qui faisait poindre la mélancolie chez Ruth à certains moments alors qu’elle était si enjouée. La jeune fille cachait quelque chose à Paul. Mais quoi ? Un secret que Paul découvre au terme d’un séjour dans la ville plus long que prévu et qui l’oblige à revoir plusieurs personnes croisées dans son passé.
Près de huit ans après le premier récit, L’Histoire de Samuel Beauclair, Romain Renard remet Melvile sous le feu des projecteurs avec L’Histoire de Ruth Jacob. Quelle claque ! Ce troisième roman graphique de la série est sans contestation possible le plus abouti. Les textes et l’écriture graphique de ce nouveau récit – quel récit ! – sont tellement immersifs qu’il est impossible d’en lâcher la lecture avant d’avoir atteint la fin des près de 400 pages qui le composent. Certes, il y a beaucoup d’illustrations pleine page mais il y un tel travail au niveau des ambiances et de la texture du dessin qu’elles nous invitent à une contemplation qui donne l’impression que le temps ne s’écoule pas de la même manière dans cette étrange bourgade. Melvile, un personnage à part entière. Une fois encore, l’esthétisme atteint des sommets. Le contraste entre les teintes sépia du passé et le bleu, très froid et sombre, du présent est saisissant. L’album se lit indépendamment des autres et peut même être découvert comme premier tome de la série, sa conclusion reprenant l’ouverture de L’Histoire de Samuel Beauclair. Bien évidemment, la musique est omniprésente. La B.O. de l’album est disponible sur Melvile.com et les plateformes de streaming. De plus, Ruth enregistre des cassettes où elle présente des morceaux écoutés à l’époque (A Forest – The Cure, With or without you – U2…) dont les paroles accompagnent de nombreuses séquences. Cerise sur le gâteau : un long métrage d’animation est en développement avec à la réalisation Romain Renard et Fursy Tessier.
La très grosse claque de ce début d’année !
Stéphane Girardot
Tout l’univers de Melvile est à découvrir sur Melvile.com
Réagissez !
Pas de réponses à “Melvile #3”