- Titre(s) : Le Meilleur des mondes
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Fred Fordham
- Editeur(s) : Philéas
- Parution : Octobre 2022
- Prix : 21,90 €
- EAN : 9782491467562
La société s’est depuis longtemps débarrassée de quelques idées jugées contre-productives ou dangereuses, comme l’enseignement de l’Histoire ou les religions. L’Etat mondial décide désormais de ce qui est juste, dans le culte de l’être suprême Henry Ford, et régule les naissances dans de gigantesques incubateurs, décidant par avance de ce que les embryons donneront pour mieux les placer dans des castes bien ordonnées. Dans ce monde de consommateurs prédéfinis, poussés à profiter de la vie sous contrôle, quelques rares cas isolés sortent du lot. Bernard Marx est de ceux-là. Petit et asocial, il voit le monde différemment. Au cours de la visite d’un espace sauvage avec la belle et « pneumatique » Lenina Crowne, il fait la connaissance de John, né d’une mère, attiré par Londres et passionné de Shakespeare…
« J’aimerais essayer de contrarier mes pulsions, pour voir. Je veux savoir ce qu’est la passion. Je veux ressentir quelque chose avec force.
– Quand l’individu ressent, la communauté vacille. »
Aussi étonnant que cela puisse paraître, voilà ici la toute première adaptation en bande dessinée d’un des plus célèbres romans d’anticipation dystopique avec 1984 de George Orwell, Ravage de René Barjavel ou Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, publiés quelques années plus tard. Œuvre très pessimiste, Le Meilleur des mondes est d’abord un cri d’alarme face à une société se déshumanisant et ce qui était vrai à sa parution en 1932, peu de temps après le grand krach boursier, semble toujours l’être après près d’un siècle. Aldous Huxley avait bien saisi les dérives consuméristes, eugénistes, racistes de son temps et a écrit une aventure futuriste poussant tous les curseurs au maximum. Si la narration et le rythme font désormais un peu vieillots, l’histoire n’a rien perdu de sa pertinence. En s’attachant au plus près aux dialogues et aux personnages, Fred Fordham signe une adaptation très fidèle, avec de judicieux choix de mise en scène, un trait fin et une colorisation très agréable à l’œil. L’auteur britannique a bien mûri depuis Nightfall, sa première création chez Delcourt, et son style, affiné et assuré, donne une nouvelle vie à ce récit glaçant.
L’adaptation très fidèle d’une dystopie toujours aussi marquante.
Arnaud Gueury
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