Titre : Medina
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur – Coloriste : Yacine Elghorri
Éditeur : Le Lombard
Parution : Avril 2015
Prix : 19,99€
Dans un futur post-apocalyptique, Medina est le dernier bastion d’une humanité qui lutte contre les Drax. Ces horribles monstres, apparus il y a bien des années maintenant, n’ont de cesse d’attaquer la ville afin d’éradiquer l’espèce humaine. De plus, leur infection se propage dans l’enceinte même de Medina. Cependant, leurs motivations restent un mystère pour tous. Alors que le bouclier protecteur de la cité donne des signes de faiblesse, présageant une fin très proche, une lueur d’espoir renaît avec le retour du soldat Karlof qui a réussi sa mission. Le «paquet» qu’il a ramené, après l’avoir dérobé au nez et à la barbe des créatures, est pour le moins surprenant. En effet, il s’agit d’une fille de quatorze ans qui porterait en elle la «Grande Rédemption». Hadron est son nom. Mais les Drax veulent la récupérer et plus particulièrement Boso 1, leur chef, car sa semence l’a fécondé. Pour l’instant Medina résiste. Est-ce que son salut viendra d’Hadron et de ses pouvoirs dévastateurs ? Medina tombera-t-elle entraînant avec elle la fin de l’Homme ?
Medina est une bonne série de science-fiction qui fait froid dans le dos. Cette intégrale est l’occasion rêvée pour la (re)découvrir. Jean Dufaux (Croisade) livre au fil des trois tomes un récit dense, violent et psychologiquement très tendu où il est légitime au final de se demander qui est réellement le monstre : le Drax ou l’Homme ? L’ambiance pesante mise en place par l’auteur est quasi permanente aussi bien à l’intérieur de Medina qu’à l’extérieur. Dans son ensemble, la mécanique est parfaitement huilée et la légère baisse de régime du deuxième opus peut passer pour un temps de répit avant le final qui – sans être très original – est habillement amené. Le scénariste montre que, quelque soit le style, son nom est un gage de qualité. Son association avec Yacine Elghorri est des plus logiques car la même attirance pour les séries B de genre des années trente/quarante les anime. Medina est en quelque sorte un hommage à ce cinéma. Le dessinateur s’appuie sur son expérience de storyboarder et de concept-designer acquise outre-Atlantique pour placer des cadrages au dynamisme époustouflant dans les différentes scènes d’affrontement. Son style graphique, où l’on retrouve des influences de maîtres comme Moebius ou Bilal, associé à une palette chromatique, «inquiétante» et sanglante, dépeint au mieux les intentions scénaristiques. Le rendu général est de qualité. Ajoutons à cela une kyrielle de monstres proches de l’Alien de Giger et le cocktail est prêt à être consommé. Frissons garantis !
De la bonne SF en intégrale pour ne pas en perdre une miette.
Stéphane Girardot
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